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2084 : La fin du monde – Boualem SANSAL

2084

Gallimard, 20 août 2015, 288 pages

Présentation de l’éditeur :

L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.

Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion.

Mon avis :

Bienvenue en Abistan, ce pays qui a inventé une langue avec des mots de 2 syllabes maximum. Une langue qui emmène les hommes au combat dès la seconde leçon à l’armée.

Un pays qui maintient son peuple dans des banlieues sans contact les une avec les autres ; qui fait courir le bruit que les V lisent vos pensées.

Pourtant, Ati, simple mortel en sanatorium va se poser des questions sur son pays et découvrir, petit à petit, l’envers du décor. Même si il se refuse à croire qu’un autre monde est possible, certains pans du voile vont se lever devant lui.

Ati n’est pas un grand philosophe, c’est un simple quidam comme vous et moi, c’est ce que j’ai aimé dans ce personnage. Il découvre un autre visage de son pays comme un enfant découvre un pays étranger : de façon circonspect et pas toujours critique. 

Ait n’a pas l’âme frondeuse, il veut seulement découvrir pour le plaisir de la découverte. Il n’est donc pas un élément véritablement subversif, mais sera au contraire utilisé dans une machination politique.

Pas de grandes dénonciations du totalitarisme religieux chez Boualem Sansaal, l’auteur est plus fin que cela qui donne à lire une atmosphère et une oppression. Pas de descriptions de lapidation dans le Stade, juste des allusions, car le lecteur sait à quoi cela fait référence.

J’avais découvert l’auteur avec « Le village de l’allemand » que j’avais beaucoup aimé. L’auteur choisi ici encore un sujet difficile, confirmant ainsi tout le bien que je pense de lui.

L’image que je reteindrai :

Celle du mot que personne n’arrive à prononcer et qui est une menace diffuse : Democ, Dimoc…. allez savoir !

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