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A l’ombre des cerisiers – Dörte HANSEN

ombre-cerisiersKero, 4 mai 2016, 304 pages

Lu sur Liselotte

Présentation de l’éditeur :

C’est au printemps 1945 que la petite Vera voit pour la première fois la vieille ferme perdue au cœur d’un immense verger. Sa mère et elle viennent de traverser à pied une Allemagne en ruines.

Soixante-dix ans plus tard, Vera, qui occupe toujours la maison, voit débarquer à son tour sa nièce, Anne, en pleine rupture amoureuse, et son jeune fils Leon.

Les deux femmes, fortes têtes et solitaires, vont affronter ensemble une histoire familiale traversée de secrets et de non-dits. Sauront-elles redonner vie à ces murs hantés par les chimères du passé ? Pour cela, il faudra d’abord apprivoiser les habitants du village qui ne manquent ni de caractère ni d’originalité…

Avec beaucoup de tendresse et un humour mordant, ce premier roman brosse le portrait de deux femmes indépendantes qui vont trouver ce qu’elles ignoraient chercher : une famille.

Mon avis :

J’ai eu du mal, au début de ma lecture, à situer le roman dans le temps et l’espace. Les premiers chapitres alternent passé et présent.

Puis les personnages me sont devenus familiers : Vera et son sacré caractère, Anne un peu perdue. Tous ont des fêlures.

J’ai aimé l’attachement de Vera à sa maison : un vrai lien sensuel. Les deux respirent ensemble.

Le roman nous fait revivre, par petites touches, l’exil des populations allemandes de l’est après la défaite de Russie. Dans le froid, ils ont vécus une autre Bérézina. Ces flash-back m’ont touché et ému. Ils mettent en perspective les migrations actuelles de façon humaniste.

L’arrivée du néo-rural de service, ancien journaliste, est drôle, qui caricature le stéréotype du citadin qui trouve tout magnifique la première année, et est beaucoup moins enchanté après.

Un roman qui m’a rappelé par certains aspects Le goût des pépins de pomme.

Un premier roman maîtrisé et réussi.

L’image que je retiendrai :

Celle des bandeaux abandonnés sur les routes de la retraite de Russie.

Une citation :

« Les réfugiés, on en les choisissait pas, on ne les invitait pas non plus, ils arrivaient sans crier gare, les mains vides, des projets confus en tête, et ils mettaient tout sens dessus dessous. » (p.163)

Je remercie les Editions Kero pour l’envoi de ce roman dans sa version numérique.

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