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Je vous écris dans le noir – Jean-Luc SEIGLE

ecris-noir

Lu sur Liselotte

Présentation de l’éditeur :

1961. Après avoir vu La Vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s’exile au Maroc sous un faux nom.

Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l’avait conduite au crime.

Choisira-t-elle de se taire ou de dire la vérité ?

Mon avis :
J’appréhendais d’ouvrir ce livre et de lire ce texte. Le titre, sans doute. Le sujet, aussi.
Je ne connaissais pas cette « affaire » ni le film avec Brigitte Bardot. Tant mieux. L’auteur nous fait découvrir, au contraire de tous les autres hommes qui s’acharneront contre elle, une femme de cœur, une fille obéissante et une femme amoureuse bafouée deux fois.
Quel destin tragique que celui de Pauline, émancipée avant l’heure et à la mauvaise époque : la voilà tondue puis jugée au vue de son passée douloureux et de ce qu’elle ne veut pas dire.
Mais ce qui pousse avant tout Pauline, ce qu’elle cherche et ne trouve jamais, c’est l’amour. Celui de son père d’abord, puis celui des autres hommes. Elle ne trouve que de la jouissance furtive. Et cela la tue.
Mais comment avouer la vérité à ceux qui ne pourront pas l’entendre ? Même Simone de Beauvoir est restée muette. La seconde guerre mondiale a fait des ravages dans les cœurs et les consciences.
Vous l’aurez compris, ce texte ne m’a pas laissé indifférente et j’ai noté pleins de très beaux passages.
Citations :
« Le mot cellule désignait aussi l’origine de la vie. C’est donc en moi, durant ces interminables années d’incarcération, que j’ai appris à trouver l’espace et l’air indispensable à mon équilibre, même si cela s’apparentait parfois à une forme de vide intérieur, nécessaire. » (p.23)
« Je n’avais pas encore compris que ce n’était pas l’amour, ni la sexualité qui faisait une femme mais sa prodigieuse capacité à affronter et à transformer la vie comme aucun homme ne serait capable de le faire. » (p.33)
« C’étaient les mots que je voulais tuer, les mots qui salissent et qui blessent. » (p.129)

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