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L’amie prodigieuse 4 : l’enfant perdue – Elena FERRANTE

Le temps s’accélère dans ce dernier volet de L’amie prodigieuse. Lenu et Lila ont presque 40 ans, puis 50 et enfin plus de 60 ans.

Lenu revient vivre un temps à Naples, dans son quartier de naissance, juste au-dessus de Lila.

Il s’en passe encore de belles dans ce quartier populaire ou les Solara font encore la loi, mais ou Lila a l’argent grâce à son entreprise.

J’ai découvert avec plaisir que je n’avais oublié aucun des protagonistes ni où ils en étaient de leur vie. Je n’ai pas eu besoin d’avoir recours à l’aide mémoire de départ. Preuve que les trois premiers volets m’avaient passionnés.

J’ai moins goûté, cette fois-ci, les histoires de quartier, les descriptions par le menu des propos parfois vains de chacun.

Ce que j’ai aimé, ce sont les vues d’ensemble, les ellipses de temps qui font gagner des mois et qui nous permettent de voir évoluer les personnages.

Une fin inévitable qui clôt en beauté  cette série passionnante.

L’image que je retiendrai :

Celle des cris toujours et sans cesse, comme si les napolitains ne pouvaient pas s’expliquer sans crier.

Quelques citations :

« J’avais simplement l’impression d’avoir affaire à l’un des jeux d’enfance de Lila : orchestrer des situations en laissant entendre que, sous l’évidence, il y avait autre chose. » (p.198)

« je n’avais pas su mimer la banalité des choses, décousue, anti-esthétique, illogique et informe. » (p.399)

« la ligne nous séparant des personnes comme les Solara était toujours restée floue, à Naples comme en Italie. Plus nous reculons, horrifiés, et plus cette ligne nous incluait. » (p.487)

« Peut-Être que les choses ne peuvent se passer qu’ainsi avec les hommes : il faut vivre un peu avec eux, leur faire des enfants, et puis voilà. » (p.511)

« avant que la mémoire et le sens ne se perdent et que tout se dégrade, puis s’améliore et se dégrade à nouveau, suivant un rythme par nature imprévisible. » (p.575)

« l’oeuvre la plus extraordinaire qui soit peut être balayée en quelques secondes par le feu, par un tremblement de terre, par la cendre ou la mer. » (p.577)

Lu sur Liselotte

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