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Atmore Alabama – Alexandre CIVICO

Lorsqu’il atterrit en Floride, il sait exactement où sa voiture de location doit le mener : Atmore, bourgade paumée au fin fond de l’Alabama.

Il s’installe chez l’habitant, instaure un semblant de routine et rencontre une jeune Mexicaine désespérée. Un lien naît entre lui, l’étranger que l’on devine ravagé par la douleur, et cette fille à la dérive, noyée dans la drogue.

Que vient chercher ce Français au royaume des rednecks, de l’ennui et des armes à feu ? Rien ne paraît l’intéresser sinon la prison, à l’écart de la ville, autour de laquelle il ne peut s’empêcher d’aller rôder…

Et c’est là mon bémol pour cette lecture : je n’ai pas compris pourquoi il tenait absolument à entrer à l’intérieur.

Je n’ai pas compris non plus pourquoi il cherchait absolument à se fair emal pour se sentir exister. Il y a d’autres moyeuns, à mon avis. Ou bien il ne sait pas comment exprimer sa douleur autrement qu’en se faisant du mal.

Ceci dit, le roman m’a transporté en Alabama, pays des rednecks : tout est immense et plein de poussière ; les jours s’étirent interminablement.

Parfois, en italique, nous lisons l’histoire du narrateur quand il était encore prof à Paris.

On boit beaucoup de cafés et de bières, on mange beaucoup de donuts, les maisons sont délabrés et les hommes prêts à cogner.

Dépaysant.

Quelques citations :

Ils (les politiciens) ont des gens pour ça. Pour avoir mal à leur place. Alors ils ne peuvent pas savoir ce qui est vrai. La réalité. Le réel, c’est quand on se cogne. (p.65)

Tu vois, l’Amérique est là, dans le simulacre. Tous ces gens voient la copie mais ce n’est pas la copie. Ils veulent que ça soit la réalité alors c’est la réalité. Ils ferment leurs petits yeux et prient pour que ça soit vrai. (p.74)

L’image que je retiendrai :

Celle des champs de coton en fleurs.

Actes Sud, 4 septembre 2019, 144 pages

Karine Mon coin lecture m’avait donné envie de ce voyage

 

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