Aux animaux la guerre – Nicolas MATHIEU
Premier roman de l’écrivain récemment Prix Goncourt, cet ouvrage appartient lui aussi à la ligné du roman social français.
L’auteur situe son récit dans les Vosges, région qu’il habite et qu’il connait donc bien.
Une usine qui ferme dans les Vosges, tout le monde s’en fout. Une centaine de types qui se retrouvent sur le carreau, chômage, RSA, le petit dernier qui n’ira pas en colo cet été, un ou deux reportages au 19/20 régional et puis basta.
Sauf que les usines sont pleines de types dangereux qui n’ont plus rien à perdre. Comme Martel, le syndicaliste qui planque ses tatouages, ou Bruce, le bodybuilder sous stéroïdes. Des types qui ont du temps et la mauvaise idée de kidnapper une fille sur les trottoirs de Strasbourg.
Mais qu’en faire ? C’est là que tout dérape, à cause d’un grand-père pied-noir trop curieux.
J’ai aimé suivre Martel, qui a pris petit à petit du galon dans son usine, commençant sur une machine, pour devenir, à force de volonté et de formation président du CE dans un bureau.
J’ai aimé son histoire d’amour avec Rita, inspectrice du travail. Ils se tournent autour sans oser s’approcher.
J’ai été moins touchée par Bruce, gros bras sans trop de cervelle ; sa sœur qui aguiche tout ce qui porte un caleçon ; sa mère recluse dans sa chambre.
La fin de Bruce est tout de même tragique et plutôt gore. Mais après ce qu’il a fait, s’en est presque jouissif.
J’ai été intriguée par le grand-père, Pierre, pied-noir au service de l’OAS, et qui arrive en métropole avec son arme.
Intriguée également par Victoria, cette jeune fille à moitié dévêtue qui n’a pas fini de grandir et qui restera une apparition pour certains personnages du roman.
J’ai aimé le froid piquant, mordant de l’hiver vosgien, bien au chaud sous ma couverture, ses tempêtes de neige fatale.
J’ai aimé la bande son du roman : l’auteur ponctue ses descriptions visuelles de descriptions sonores des musiques diffusées.
J’ai aimé que l’auteur donne des visages et des voix aux victimes des PSE.
L’image que je retiendrai :
Celle de Victoria pieds nus en pleine tempête de neige.
Une citation :
Mais ceux de Rita, cette race obstinée, inquiète, qui se plaint constamment, des immigrés, des impôts, des limitations de vitesse (…) cette race a pour elle de ne pas lâcher. (p.354)
Actes Sud, 6 janvier 2016, 443 pages
20 commentaires
Brigitte
J’ai regardé la mini série qui en a été tirée cet automne, fidèle au livre, avec de très bons acteurs, mais il fallait avoir le moral car atmosphère bien plombante…
Pour mémoire sur France 3 milieu novembre.
Alex-Mot-a-Mots
Il va maintenant falloir que je visionne cette série, je ne voulais pas le faire avant d’avoir lu le roman.
clara
Un grand plaisir de lecture !
Alex-Mot-a-Mots
Meilleur que le second, pourtant Prix Goncourt.
krolfranca
Ca me tente bien.
Alex-Mot-a-Mots
Une lecture avec un contexte social fort.
keisha
Eventuellement…
Alex-Mot-a-Mots
Un roman social très fort.
mespagesversicolores
Il me tente peut-être plus que son nouveau roman.
Alex-Mot-a-Mots
Je l’ai trouvé en effet bien meilleur.
aifelle
Le thème de ce roman-là me parle plus que celui qui a eu le Goncourt, mais je ne sais pas si je le lirai ..
Alex-Mot-a-Mots
Un roman très social.
Violette
j’ai adoré la série et Tiphanie m’a prêté le roman que je lirai … un jour! Je crois que j’adore cet auteur parce que j’ai également beaucoup aimé leurs enfants après eux! Mais ce n’est pas gai, ah, ça non!
Alex-Mot-a-Mots
Il me faut maintenant trouvé la série. J’ai trouvé celui-ci mailleur que son dernier Prix Goncourt.
dasola
Bonjour Alex, ce roman m’attend depuis sa parution. J’ai vu l’adaptation télé qui m’avait plu mais je pense que le roman est plus fouillé. Bonne journée.
Alex-Mot-a-Mots
Il me faut regarder l’adaptation maintenant. On en reparle.
saxaoul
Je n’ai pas encore lu Leurs enfants après eux. Si j’aime, je poursuivrai peut-être avec celui-là.
Alex-Mot-a-Mots
J’ai trouvé ce premier meilleur, plus engagé.
coupsdecoeurgeraldine
Mouais, pas trop tentée.
Alex-Mot-a-Mots
Un roman très social.