California Girls – Simon Liberati
Grasset, 17 août 2016, 342 pages
Présentation de l’éditeur :
Los Angeles, 8 août 1969 : Charles Manson, dit Charlie, fanatise une bande de hippies, improbable « famille » que soudent drogue, sexe, rock’n roll et vénération fanatique envers le gourou. Téléguidés par Manson, trois filles et un garçon sont chargés d’une attaque, la première du grand chambardement qui sauvera le monde. La nuit même, sur les hauteurs de Los Angeles, les zombies défoncés tuent cinq fois. La sublime Sharon Tate, épouse de Roman Polanski enceinte de huit mois, est laissée pour morte après seize coups de baïonnette. Une des filles, Susan, dite Sadie, inscrit avec le sang de la star le mot PIG sur le mur de la villa avant de rejoindre le ranch qui abrite la Famille.
Au petit matin, le pays pétrifié découvre la scène sanglante sur ses écrans de télévision. Associées en un flash ultra violent, l’utopie hippie et l’opulence hollywoodienne s’anéantissent en un morbide reflet de l’Amérique. Crime crapuleux, vengeance d’un rocker raté, satanisme, combinaisons politiques, Black Panthers… Le crime garde une part de mystère.
Mon avis :
Ce livre aurait pu s’appeler Charlie et ses drôles de dames, tant le diminutif de Charles Manson, Charlie est répété à l’envi, le rendant presque sympathique.
L’auteur décrit bien les filles paumées, dont les prénoms m’ont complètement échappé, comme si elles étaient interchangeables : toutes s’habillent avec les frusques de tout le monde ; ne se lavent pas ; marchent pieds nus et se nourrissent avec des restes trouvés dans les poubelles.
Ajoutez la musique des Beatles de l’album blanc en toile de fond ; un ventriloque qui ne pense qu’à forniquer pour s’attacher ses filles, et vous aurez une belle brochette de cinglés.
Même lors du fameux meurtre qui a défrayé la chronique, ces pauvres bougres sont perdus : l’une ne parvient pas à serrer des liens ; tous sont obligés de s’y reprendre à plusieurs fois pour mettre à mort leurs victimes. Même la victime la plus médiatique est déshumanisée qui réagit « comme une poupée » avec une voix « IBM » (sic).
En quelques phrases, l’auteur nous présente les coupables, retraçant leur passé et pourquoi ils ont finalement atterri dans les griffes de Manson.
Une lecture éclairante sur une certaine dérive des jeunes filles dans les années 70.
L’image que je retiendrai :
Celle des pieds coupées des filles, à force de marcher pieds nus. Coupures qui ne se referment jamais.
18 commentaires
keisha41
J’ai lu The girls, qui m’a beaucoup plu. J’ignore si je me lance dans celui ci.
Alex-Mot-a-Mots
Il m’attend dans ma PAL. Je vais pouvoir comparer.
Melliane
J’avoue que ce n’est pas forcément la période qui m’attire le plus mais ça peut etre intéressant
Alex-Mot-a-Mots
Sur une certaine forme de manipulation, oui.
noukette
Sur le même thème, j’ai adoré The girls, plus psychologique. Je ne crois pas que je lirai celui là du coup…
Alex-Mot-a-Mots
Il m’attend dans ma PAL. Je vais pouvoir comparer.
Violette
je suis en plein dedans! Certains passages sont choc, dis donc… brrr
Alex-Mot-a-Mots
Et en même temps tellement réalistes.
aifelle
Je n’ai pas envie du tout de lire sur ce sujet-là.
Alex-Mot-a-Mots
Ca fait donc deux livres en moins dans ta PAL de rentrée.
Asphodèle
J’avais bien aimé Jayne Mansfield, 1967 de cet auteur, j’avais trouvé qu’il avait le chic pour rendre presque sympathique une femme qui était quand même assez monstrueuse et visiblement il réitère avec Charles Manson… Mais je n’ai pas du tout envie de ce sujet (je sais qu’il est gore quand il s’y met) , en ce moment du moins, je le lirai peut-être un jour, je ne me l’interdis pas…
Alex-Mot-a-Mots
Ce serait dommage de passer à côté, surtout comme tu apprécies l’auteur.
Asphodèle
Oui….euh…ce n’est pas non plus un auteur que j’encense hein ! D’ailleurs pour Jayne Mansfield, je me suis demandé comment il avait eu le Fémina avec, mais bon, copain avec Beigbeder, alors…ceci explique peut-être cela. Je ne pense pas que j’aurais aimé Eva (sur sa compagne) mais celui-ci et Girls me tentent…pour plus tard !!! 😀
Alex-Mot-a-Mots
Je le découvre avec ce livre, car Eva ne me tentait pas du tout.
Syl.
Une histoire horrible. Elle a été contée par Hondelatte aujourd’hui sur Europe1.
Alex-Mot-a-Mots
Je vais écouter le replay alors.
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