Auteurs en G

Chien 51 – Laurent GAUDE

Quelle a été l’idée de départ de ce roman pour l’auteur : le projet de construire une bulle autour de l’Acropole pour la protéger de la pollution ? (bulle toujours pas construite) – l’effondrement monétaire de la Grèce au sein de l’UE il y a quelques années ? – les révoltes des gilets jaunes ? – certaines grandes entreprises qui rachètent tout pour avoir le monopole ?

Peu importe, finalement, la réponse à cette question.

Moi qui ne suis pas fan de SF, j’ai aimé cette dystopie qui se déroule après le rachat de la Grèce par GoldTex.

J’ai aimé certains noms : Sparak qui m’a fait penser à Spartakus – Ira la prostituée comme la colère – l’immeuble Seznec comme le condamné à tord – Kanaka comme le peuple Kanak qui souhaite son indépendance, et j’en oublie certainement.

J’ai eu de la peine pour Zem qui ne se rappelle plus de son vrai prénom.

J’ai compris sa mélancolie d’une Athènes pleine de couleurs et d’odeurs et de bruits face au monde nouveau aseptisé dans lequel il vit.

J’ai aimé l’enquête (on ne se refait pas), même si les conclusions étaient devinables d’avance.

J’ai été écœurée des paroles de Salia après son agression : ses agresseurs lui ont implanté des images de viols et de meurtres et qui laissent une sale empreinte dans sa tête.

Enfin, j’ai encore une fois aimé la langue de l’auteur.

Quelques citations :

Parce que si on oublie de vivre, le combat n’a plus de sens.

Il ne faut pas oublier Delphes. Ils pensent pouvoir acheter ce qu’ils veulent, tout détruire, tout salir. Mais il faut bien qu’un d’entre nous aille là-bas. Sinon, qui va prévenir Delphes de ce qui arrive au monde ? C’est un honneur de veiller sur la beauté immobile, un honneur de se laisser traverser par le temps. Rien ne nous appartient. C’est cela, au fond, que je suis : le gardien de ce qui ne nous appartient pas.

L’image que je retiendrai :

Celle du pont  de l’avenue VIII qui s’écroula lors des émeutes sans tuer de policiers.

Lu sur Liselotte

24 commentaires