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De bonnes raisons de mourir – Morgan AUDIC

De l’auteur, j’avais adoré le premier roman Trop de morts au pays des merveilles. Et Morgan Audic a su me faire mentir : un second roman peut-être aussi bon que le premier.

Imaginez un décor de rêve : l’Ukraine, l’eX grenier à blé de l’URSS ; son petit village touristique de Prypiat et sa célèbre centrale nucléaire ; sa guerre su Donbass qui n’en finit plus.

C’est dans cette zone de rêve fermée au publique, mais pas aux touristes, que se déroule l’action de ce roman.

J’ai aimé les personnages : Rybalko embauché par Vektor Sokolov ex-ministre pour découvrir qui avait tué, mutilé et exposé son fils sur une tour d’habitation de Prypiat ; Melnyk et sa subordonnée Novak qui enquête officiellement sur ce même meurtre. Nous les suivons alternativement à chaque partie.

Si je connaissais un peu ce qu’il s’est passé à Tchernobyl, j’ai aimé l’hommage que rend l’auteur aux liquidateurs dont on ne connaitra jamais le nom et qui ont empêché que l’Europe soit rayée de la carte si l’eau contenue sous la centrale ne s’évacuait pas.

J’ai découvert une zone de milliers d’hectares encore vivante : animaux et végétaux, mais aussi hommes qui continuent le business.

Un polar que l’on ne lâche pas comme je les aime.

Une citation :

Au plus fort du trafic, c’était dix à quinze tonnes de métal que les équipes d’Agopian faisaient sortir chaque nuit de la zone, avec la complicité des flics qui surveillaient les check-points. L’or noir de Tchernobyl (irradié) était ensuite expédié dans l’est du pays, où il était refondu dans les forges du Donbass, puis envoyé en Chine ou en Inde pour y être transformé en capots de voitures, en escabeau ou en trottinettes qui se revendaient ensuite sur le marché européen. (p.508)

L’image que je retiendrai :

Celle de l’hirondelle empaillée tâchée de sang que le meurtrier dépose sur chaque scène de crime.

Le livre de poche, juin 2020, 592 pages

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