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Debout payé – GAUZ

debout-payé

Nouvel Attila, 28 août 2014, 172 pages

Résumé de l’éditeur :

Debout-Payéest le roman familial d’Ossiri, étudiant ivoirien sans papier atterri en France dans les années 1990 pour démarrer une carrière de vigile. C’est l’histoire d’un immigré, de l’enfer qu’il vit pour se loger et pour travailler, et du regard qu’il pose sur notre pays. C’est aussi un chant en l’honneur d’une famille où, de père en fils, on devient vigile à Paris, et plus globalement en l’honneur de la communauté africaine, avec ses travers et sa générosité.

Gauz distingue trois époques mythiques du métier de vigile, et aussi des relations entre la France et l’Afrique : l’âge de bronze dans les années 1960 (la Françafrique triomphante), l’âge d’or dans les années 1990, et l’âge de plomb, après les événements du 11-Septembre.

Cette épopée est ponctuée par des interludes : les choses vues, entendues et pensées lorsque Gauz travaillait comme vigile au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-élysées.

Mon avis :

Est-ce vraiment un roman ? Oui et non.

Le livre s’ouvre sur les aphorismes dont les journalistes de tous poils se sont fait des gorges chaudes : les anecdotes d’un vigile.

Mais le livre est aussi plus profond qui propose, après ce premier chapitre, une fiction sur le thème de l’immigration africaine à Paris. L’auteur nous fait enfin entendre sa vraie voix.

C’est celle que j’ai préférée, nous décrivant un milieu métissé et pluri-culturel.

Un ouvrage plus descriptif que proposant une véritable analyse de fond. Mais une lecture que j’ai appréciée.

L’image que je retiendrai :

Celle des multiples costumes de la « communauté africaine » : chaque population a sa propre façon de s’habiller classe.

Quelques citations :

« D’un centre commercial à autre. Quitter Dubaï, la ville-centre-commercial, et venir en vacances à Paris pour faire des emplettes aux Champs-Elysées, l’avenue-centre-commercial. Le pétrole fait voyager loin mais rétrécit l’horizon. » (p.48)

« Ossiri se disait qu’on ne pouvait pas faire confiance à un chien que son maître avait baptisé Joseph en l’honneur de Staline, Mobutu et Kabila, trois dictateurs partageant le même prénom et un certain sens de la cruauté. » (p.75)

Merci Véronique de m’avoir donné envie de découvrir cet ouvrage.

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