Auteurs en G

Feel good – Thomas GUNZIG

Comment parler de ce roman sans trop en dévoiler ?

Alice, vendeuse dans un magasin de chaussures, a toujours été marquée par la précarité sociale. Mais elle n’en peut plus de devoir compter chaque centime dépensé et de ne pas pouvoir offrir une vie plus confortable à son fils. L’idée folle germe alors en elle d’enlever un enfant de riches dans une crèche de riches pour exiger une rançon. Malheureusement, tout ne se déroule pas comme prévu et elle se retrouve bientôt avec un bébé que personne ne réclame sur les bras.

Tom, écrivain moyen, croise la route d’Alice et son histoire de kidnapping lui donne une idée : il lui propose d’en tirer un roman et de partager les bénéfices.

J’ai aimé l’aspect social de la première partie du roman : l’enfance d’Alice et sa famille qui y arrive « tout juste » ; son amitié avec Séverine, sa magnifique maison, sa nurse ; son travail dans un magasin de chaussures et ses vacances qui ne se déroulent pas comme prévues ; son amour inconditionnel pour son fils.

J’ai aimé qu’Alice déclare sans cesse « qu’ils aillent se faire foutre avec leurs articles ». Cela m’a rappelé des souvenirs.

J’ai aimé cette sensation de phosphore que ressentent les personnages quand quelque chose se déroule en fin bien.

Si le personnage de Tom m’a paru à part et intéressant au début, j’ai trouvé qu’il rentrait dans la norme au fil des pages. Malgré tout , le manque de documentation qui est son éternel défaut d’écrivain m’a souvent fait sourire.

J’ai aimé ses romans louf-dingues ainsi que ceux des auteurs à succès décrits par l’auteur.

Enfin, j’ai aimé la bande-son du roman : Kids in America de Kim Wilde (ça me replonge des années en arrière).

Le style est vif et rapide, et m’a un peu dérouté au début.

Un roman doux-amer sur ceux qui s’en sortent « tout juste », et un jour plus du tout.

L’image que je retiendrai :

Celle des vacances en Egypte, moins chères qu’en France, pas si gâchées que ça.

Une citation :

C’est la peur ! La peur du changement ! Les gens comme ça, les gens qui ont des vies de riches ou bien des vies où tout va presque toujours bien, ils veulent qu’on leur raconte des histoires qui confirment l’état du monde, pas des histoires qui remettent en cause l’état du monde. Parce que le monde leur convient comme il est. (p.240)

Au Diable Vauvert,22 août 2019, 398 pages

26 commentaires