Femme à la mobylette – Jean-Luc SEIGLE
Elle est pauvre, Reine : sans emploi depuis peu, son mari l’a quitté. Seul avec ses trois enfants dont elle peine à payer la cantine. Les assistantes sociales ne sont pas loin, qui régulièrement la visite.
Un jour (premier miracle), elle découvre une mobylette sous le tas d’immondices qui encombre son jardin. Elle peut ainsi trouver un travail. Elle en a du courage, Reine, de partir seule à mobylette sur les petits chemins, frôlée par les camions.
Second miracle, elle rencontre Jorgen qui lui fait découvrir Rembrandt et qui l’aime, vraiment.
J’ai été stupéfaite de découvrir que la grand-mère de Reine, pourtant si communiste, allait tout de même prier, même en cachette.
J’ai aimé le courage de Reine pour garder ses trois enfants et le semblant d’harmonie familiale malgré ses crises de « trop plein ». J’ai aimé ses tissanderies qui émeuvent les clients de son patron. Car elle est douée de ses mains, Reine, mais de nos jours, cela n’a plus aucune valeur.
Malgré tout, j’ai trouvé certaines situations un brin caricaturales : la mobylette découverte par hasard et qui arrange tout ou presque, le bonheur trouvé dans un semi-remorque sur un parking, l’amoureux artiste, la belle maison de l’ex-mari.
Il y a comme quelque chose de plaqué, de peu crédible dans l’enchaînement des situations miraculeuses qui vient altérer l’élan romanesque d’ensemble, et qui finalement, a nuit à mon adhésion pleine et entière au texte.
Toutefois, je n’ai pas boudé mon plaisir de lecture, et Reine restera pour moi un personnage fort.
L’image que je retiendrai :
Celle du sixième continent de pauvreté, idée développée en fin de volume.
Quelques citations :
« Alors, elles pouvaient prier le mort avant de s’endormir, elles-mêmes mortes de fatigue, dans l’espoir de ressusciter vers les cinq heures du matin avec lui, pour recommencer le travail des jours. C’était ça, le miracle de la résurrection des corps, rien d’autre. » (p.92)
« New York, malgré sa Cinquième Avenue, m’apparut alors être la plus grande ville de pauvres du monde, la seule entièrement faite par des pauvres, construite par des pauvres et même rêvée par eux. » (p.170)
Lu sur Liselotte
Bea est aussi dubitative que moi
18 commentaires
Eve-Yeshé
je n’ai encore lu aucun livre de Jean-Luc Seigle, j’avoue!!! j’en ai pourtant plusieurs dans ma PAL
Alex-Mot-a-Mots
Mon préféré reste « En vieillissant les hommes pleurent ».
H-IL
Imaginons qu’elle ait trouvé un Solex, quel trésor !
Bises Alex
Alex-Mot-a-Mots
C’est exactement ça : pas pour le revendre, pour trouver du travail.
Bises
aifelle
Tu as changé ta présentation ? c’est chouette et plus clair. Je vais aller bientôt à une rencontre avec l’auteur, mais je ne suis guère tentée par ce livre-là.
Alex-Mot-a-Mots
Oui, j’ai eu envie de changer. J’ai beaucoup aimé les précédents romans de l’auteur, d’où ma légère déception pour celui-ci.
jostein59
Il doit y avoir un petit côté conte de fées. C’est bien aussi de croire que c’est possible.
Alex-Mot-a-Mots
Je ne suis pas entrée du tout dans ce côté merveilleux.
Melliane
Mince c’est dommage que ça perde un peu en crédibilité…
Alex-Mot-a-Mots
Oui, je m’attendais à mieux de la part de l’auteur.
krolfranca
J’ai aimé les autres romans de Jean-Luc Seigle mais ta déception me freine pour aborder celui-ci.
Alex-Mot-a-Mots
Il est vrai que je n’ai pas trouvé ce dernier roman à la hauteur de ces précédents.
Violette
je n’ai jamais lu cet auteur et je ne sais trop quoi penser de ce livre-là…
Alex-Mot-a-Mots
Je te conseille plutôt de cet auteur « En vieillissant les hommes pleurent ».
Une ribambelle
Là encore, comme Violette et Eve-Yeshé, je n’ai jamais lu cet auteur. Je ne pense pas que je commencerai par ce roman là.
Alex-Mot-a-Mots
Alors je te conseille mon préféré « En vieillissant les hommes pleurent ».
sudisine
Je note car ces histoires de femmes courageuses me vont droit au coeur.
Alex-Mot-a-Mots
J’espère que tu seras moins déçue que moi.