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Fils du feu – Guy BOLEY

Grasset, 24 août 2016, 160 pages

Présentation de l’éditeur :

Nés sous les feux de la forge où s’attèle leur père, ils étaient Fils du feu, donc fils de roi, destinés à briller. Mais l’un des deux frères décède précocement et laisse derrière lui des parents endeuillés et un frère orphelin. Face à la peine, chacun s’invente sa parade : si le père s’efface dans les vagues de l’ivresse, la mère choisit de faire comme si rien ne s’était passé. Et comment interdire à sa mère de dresser le couvert d’un fantôme rêvé ou de border chaque nuit un lit depuis longtemps vidé ? Pourquoi ne pas plutôt entrer dans cette danse où la gaité renait ?

Une fois devenu adulte et peintre confirmé, le narrateur, fils du feu survivant, retrouvera la paix dans les tableaux qu’il crée et raconte à présent. Ainsi nous dévoile-t-il son enfance passée dans une France qu’on croirait de légende, où les hommes forgent encore, les grands-mères dépiautent les grenouilles comme les singes les bananes, et les mères en deuil, pour effacer la mort, prétendent que leurs fils perdus continuent d’exister.

Mon avis :

J’ai trouvé que ce roman commençait poussivement : trop de comparaisons à des légendes, des dieux, des grands hommes.

Et puis vient l’épisode de la mort des grenouilles, et là, le texte prend son envol pour nous conter une perte douloureuse.

Un récit magnifique et touchant sur le deuil et notre rapport à la mort.

Car même si l’homme a domestiqué le feu, il n’a jamais réussi à domestiquer la mort.

L’image que je retiendrai :

Celle du linge lavé à la main, étendu sur des fils, et qui est inlassablement souillé par les vents noirs.

Une citation :

« La force de forger des armures pour protéger l’adulte, ce roitelet débonnaire sommeillant sous l’enfance.« 

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