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Il reste la poussière – Sandrine COLLETTE

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Denoël, 25 janvier 2016, 304 pages

Présentation de l’éditeur :

Argentine, plateaux de la Patagonie. Une steppe infinie, balayée par des vents glacés. C’est là que Rafael, dix ans, grandit dans une famille haineuse. Sa mère s’est endurcie autour d’un secret qu’elle a su garder mais qui l’a dévorée de l’intérieur : une nuit, elle a tué leur ivrogne de père et a coulé son cadavre dans les marais. Depuis, elle fait croire que son mari les a abandonnés, et mène son maigre élevage de moutons et de boeufs d’une main inflexible, écrasant ses quatre garçons de sa dureté et de son indifférence.

Mais depuis, aussi, les aînés détestent leur plus jeune frère, né après la disparition du père, et en ont fait la cible de leurs jeux brutaux. Alors Rafael, seul au monde, ne vit que pour son cheval et son chien. Voilà longtemps qu’il a compris combien il était inutile de quémander ailleurs un geste d’affection.

Dans ce monde qui meurt, car les petits élevages sont peu à peu remplacés par d’immenses domaines, la révolte est impossible. Et pourtant, un jour, le jour le plus sauvage et le plus douloureux de la vie de Rafael, quelque chose va changer. Le jeune garçon parviendra-t-il à faire sauter l’étau de terreur et de violence qui le condamne à cette famille ?

Mon avis :

Ouvrir un roman de Sandrine COLLETTE, c’est accepter de se laisser enfermer dans l’univers qu’elle a créé spécialement pour le lecteur. Dans ce dernier opus, elle nous plonge au coeur d’une famille tenue d’une main de fer par la mère. Jamais rien ne va, ses enfants ne travaillent jamais assez, et de distractions, il n’y en a pas.

Même les grands espaces de Patagonie sont hostiles, battus par les vents, et la plaine aride.

Mais la geôlière ne peut tout contrôler, et c’est à partir d’actes malheureux que la vie arrive tout de même à transpercer cet univers reclus.

J’aime la plume de cette auteure, qui casse ses phrases pour y introduire des tournures de langage parlé, rompant ainsi la fluidité de la narration.

J’ai aimé, dans ce roman, le côté initiatique de l’histoire : les chiens s’appellent un, deux et trois ; la famille est composée de 5 membres ; le petit subit l’épreuve de la terre…. Des clins d’oeil qui m’ont parlé.

L’auteure sait à chaque fois créer une ambiance différente tout en reprenant le même thème en toile de fond.

L’image que je retiendrai :

Celle du sac en cuir qui va faire basculer, lui aussi, la vie de la famille.

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