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Ils vont tuer Robert Kennedy – Marc DUGAIN

Tout le monde sait qu’ils ont tué aussi Robert Kennedy. Mais qui sont ces ils ?

D’après le narrateur, ce n’est pas la mafia, mais plutôt le conglomérat militaro-pétrolier. Oui, parce que les fils Kennedy sont plutôt des pacifistes dans l’âme. Et puis le père, Joe, était lié à la mafia.

Si tout le monde connaît la « balle magique » qui a tué JFK, j’ai découvert le pistolet magique qui a tué RFK capable de tirer 11 balles alors que le chargeur ne peut ne contenir que 8. Et bizarrement, les preuves et les témoins disparaissent aussi plus ou moins rapidement.

J’ai aimé suivre en parallèle l’enquête du narrateur sur sa famille, un peu capillo-tractée, mais ces chapitres alternés permettent une respiration dans l’histoire Kennedy.

J’ai aimé la démystification du clan qui se faisait littéralement passer les femmes comme les postes de pouvoir.

Pauvre Bobby qui ne se remet pas de la mort de son frère, devenant dépressif et ne trouvant de l’énergie que lors de ses campagnes.

J’ai aimé que l’auteur me parle de la théorie du complot qui ne cesse de résonner de nos jours (les attentats du 11 Septembre, entre autre), ainsi que de notre société devenue gavée de sucrée et de programmes télés. Les paranoïaques et les lanceurs d’alerte ne seront-ils pas nos sauveurs ?

J’ai aimé le souffle romanesque du roman, les longues phrases envoûtantes du narrateur, comme hypnotiques.

Merci, M. Dugain, j’ai encore passé un excellent moment de lecture intelligent avec votre roman.

L’image que je retiendrai :

Celle du dernier fils, Ted, qui ne pourra jamais exhausser le voeux du patriarche en laissant mourir sa passagère dans sa voiture.

Quelques citations :

« Il était selon elle aussi difficile de progresser sur l’histoire de la Résistance française que sur l’assassinat des frères Kennedy. » (p.286)

« Mais l’interrogatoire de Sandra Serrano par la police de Los Angeles suffit pour expliquer par quelles forces et par quelles méthodes naît une théorie du complot dont on voudrait nous faire croire qu’elle émane d’esprits fragiles, infectés par la paranoïa, cette maladie invoquée pour toute personne mettant en cause une vérité officielle. » (p.353)

« La résistance et le terrorisme ne sont que les deux faces d’une même pièce de monnaie. » (p.392)

Gallimard, 17 août 2017, 400 pages

Merci Michèle C. pour le prêt de ce roman passionnant

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