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Kabukicho – Dominique SYLVAIN

Chaque capitale a son quartier chaud. A Tokyo, ce quartier s’appelle Kabukicho. Le roman éponyme de Dominique SYLVAIN nous emmène dans ses bars à hôtesses et à hôtes. Oui, les hommes aussi vendent leur écoute et leur patience.

J’ai aimé suivre le très élégant Yudai et sa patience avec sa cliente Akiko, elle-même hôtesse d’un autre club.

J’ai découvert l’énigmatique Marie, colocataire de Kate, jeune anglaise que l’on retrouve morte enterrée.

J’ai aimé l’inspecteur Yamada, qui après son coma tente de se remémorer ses précédentes enquêtes. C’est lui qui fera en sorte que la mort de Kate ne soit pas classée sans suite.

J’ai aimé la tenancière du Club Gaïa dans lequel travaillaient Marie et Kate et qui connait Yamada depuis des années. Leur lien m’a touché.

L’enquête a peu d’importance, elle piétine un peu d’ailleurs. L’intérêt du roman est dans la description de cette particularité de la société japonaise.

Rassurez-vous, on croise aussi des yaks, comprenez des yakuzas qui cassent la figure au pauvre Yudai qui ne peut pas payer ses traites.

L’auteure nous montre de jeunes adultes (il faut être jeune pour exercer ce métier plein d’alcool) qui se vendent comme des marchandises, les plus populaires étant les plus chers.

Une immersion passionnante dans ce monde de la nuit japonais si particulier.

Une citation :

Dans les sociétés chrétiennes, le Mal reste assez central. On pense, notament aux Etats-Unis, qu’un individu peut être foncièrement mauvais. (…) Au Japon, c’est différent. On s’attend à ce que les coupables s’inscrivent dans un contexte. Ils sont le fruit de leur éducation, de leur milieu. Les familles sont considérés comme responsables des actes de leurs proches. (p.233)

L’image que je retiendrai :

Celle de Akiko qui s’accroche à Yudai pire qu’une sangsue.

Viviane Hamy, 6 octobre 2016, 288 pages

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