Kim Jiyoung, née en 1982 – Cho NAM-JOO
J’avais lu un article tentateur dans le magazine Lire avant le confinement qui m’avait donné envie de lire ce roman.
En refermant le livre, je me suis demandée si il s’agissait vraiment d’un roman.
Alors oui, l’auteure invente son personnage principal Kim Jiyoung et sa famille, mais les statistiques qui parsèment le récit me font dire que ce livre se rapproche de l’essai.
Il s’agit donc d’un livre sur la place attribuée aux femmes dans la société coréenne : faire des enfants et surtout des garçons, s’occuper de la maison, et parfois des beaux-parents.
Quand elles ont la chance de faire des études et de dégoter un emploi pas trop sous-qualifié, elles sont évidemment moins payée que les hommes.
Pas de congé maternité, alors beaucoup arrêtent de travailler.
Et leur patron de programmer une future embauche d’une femme célibataire. Le cercle vicieux.
Quelques citations :
Les filles, presque inconsciemment, entassaient petit à petit au fond de leur coeur la désillusion et la peur des hommes.
Elle avait grandi de la sorte. Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s’habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses, les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n’avait pas su percevoir le danger ni l’éviter.
Pendant que les coupables s’efforçaient de s’en sortir du mieux possible, elles se préparaient à tout perdre.
L’image que je retiendrai :
Celle de la caméra installée dans les toilettes des dames au travail de Kim Jiyoung par un homme, et qui a partagé les vidéos sur Internet.
Lu sur Liselotte grâce à Netgalley et aux éditions NIL que je remercie
17 commentaires
Eve-Yeshé
je l’ai bien aimé car portrait sans concession du statut des femmes en Corée du Sud…
J’ai eu du mal à me décider à le lire (adoption via la Corée extrêmement difficile!) mais il m’a permis d’exorciser pas mal …
difficile à classer mi chemin roman essai je suis d’accord 🙂
Alex-Mot-a-Mots
Saine lecture qui t’a permis d’exorciser.
Ingannmic
Ce titre m’intrigue par son sujet très intéressant, mais j’ai lu quelques bémols sur l’approche, qui instaure une certaine distance avec le sujet. Ce que tu dis de son aspect « essai » confirme, me semble-t-il ?
Alex-Mot-a-Mots
Oui, c’est tout à fait ça. Un peu trop de chiffres pour un roman, à mon goût.
keisha
Ah on en parle de ce roman/essai.
Alex-Mot-a-Mots
Sa vie de femme est assez universelle. Elle parle à beaucoup.
aifelle
Quand les femmes se rebelleront-elles massivement ? Ces malheureux hommes ne pourraient pas faire grand chose devant une vraie solidarité féminine.
Alex-Mot-a-Mots
Je suis tout à fait d’accord. Viva la révolution !
mesechappeeslivresques
Un livre fort pour son sujet, j’ignorais beaucoup de la situation des femmes là-bas…
Alex-Mot-a-Mots
Assez semblable à celle des femmes dans le monde, tu ne crois pas ?
mesechappeeslivresques
Oui c’est vrai que dans certains (trop de) pays, la situation des femmes est terrible…
manou
J’avais lu la présentation de Eve et je l’ai noté car j’aime bien de temps en temps découvrir la littérature coréenne. Je le lira un jour car le sujet m’intéresse beaucoup et qu’importe que ce soit un roman ou un essai, c’est bien de connaître la situation des femmes là-bas
Alex-Mot-a-Mots
J’attends ton avis sur cette lecture, dans ce cas.
coupsdecoeurgeraldine
Ce titre fait pas mal les beaux jours de la blogo ces temps-ci, ce n’est pas le premier billet que je lis à son propos. Manifestement, c’est une lecture marquante. Je note.
Alex-Mot-a-Mots
J’espère qu’il croisera ta route.
Jerome
Plutôt triste la place attribuée aux femmes dans la société coréenne…
Alex-Mot-a-Mots
Comme un peu partout dans le monde, malheureusement.