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La décision – Karine TUIL

Je lis de plus en plus de romans qui abordent le sujet du terrorisme, soit du point de vue des victimes, soit de celui des terroristes et/ou de leur famille. C’est la première fois que je lis un roman ayant pour personnage principal un juge anti-terroriste.

 

J’avais oublié qu’il y a quelques années encore, ils jugeaient des terroristes d’extrême-droite ou gauche.

 

J’ai aimé découvrir le point de vue de celle (dans ce roman) qui doit trancher : le mari revenu de Syrie est-il un terroriste potentiel ? Doit-il rester en prison ou doit-il être libéré ?

 

J’ai découvert que cette décision ne se prenait jamais seul, mais en équipe. Le roman est en effet émaillé de plusieurs réunions entre juges de cette même branche.

 

Pourtant, la culpabilité est portée par celle qui a signé les documents.

 

J’ai aimé le regard de la narratrice sur les prévenus qui lui sont présentés, sur son rapport aux victimes : j’ai perçu ces moments comme ceux où la douleur pouvait être entendu, même si la réponse donnée sera forcément décevante.

 

J’ai aimé les citations qui parsèmes le roman, comme des phrases sur lesquelles on peut s’appuyer.

 

J’ai aimé que le mari soit aussi tourné vers la religion, juive en ce qui le concerne.

 

J’ai moins aimé la fin du roman dont le message m’a paru un peu plaquée : il faut se tourner vers la vie.

 

Une citation :

 

Une grande proportion des êtres que j’interroge sont issus de l’immigration et de quartiers sensibles, confrontés à la précarité et à la délinquance, souvent au trafic de drogue, parfois même au grand banditisme, et pourtant la question de la souffrance sociale est rarement verbalisée, pas plus que la colonisation. (p.82)

 

L’image que je retiendrai :

 

Celle de l’appartement de l’amant de la narratrice, un homme de gauche qui habite dans le VIe dans un 300m carrés.

 

Gallimard, 6 janvier 2022, 304 pages

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