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La discrétion / RL sept 2020- Faïza GUENE

De l’auteure, je n’ai lu que Kiffe, kiffe demain il y a très longtemps, à sa sortie.

C’est avec plaisir que j’ai lu ce roman d’une famille franco-algérienne comme il y en a tant : le père venu travailler en France, sa femme le rejoins et ensemble ils donnent naissance à 3 filles et un garçon.

Les chapitres alternent l’histoire de chacun, mais surtout celle de la mère, Yamina : son enfance en Algérie près de son figuier, son mariage, sa famille, ses étés au bled.

J’ai aimé le regard tendre de la narratrice sur Yamina, cette femme forte qui a connu la guerre et l’exil et qui souhaite simplement que ses enfants soient heureux. Yamina qui connait le caractère de chacun de ses petits par coeur et qui ménage tout le monde.

J’ai aimé le regard que porte l’auteur sur notre société ou tout va trop vite.

Quelques citations :

Quant à Yamina, à 72 ans, elle se rêve encore avec un cartable sur le dos.

(Les cow-boys) se baignent dans une sorte de grenouillère pour adulte en coton dégueulasse et font trempette dans un baril en bois posé au milieu du salon, sans savon, sans gant de crin, sans gel douche, et ce, je répète, TOUT HABILLES. Comment ces gens ont-ils réussi à opérer un génocide sur des millions d’indiens et à inventer Hollywood ?

Yamina se demande souvent pourquoi les enfants des pauvres se comportent si dangereusement ?

Les chauffeurs Uber d’aujourd’hui ne sont-ils pas les mineurs d’hier ? Ne sont-ils pas comme leurs pères ? Des travailleurs qu’on paie peu et qui font fructifier un système inégal et gourmand ; ne sont-ils pas leurs dignes héritiers, après tout ?

On dirait que Yamina a enfin fait le deuil de ce retour impossible. Son chez elle, elle l’a compris, ‘est l’endroit où se trouvent ses gosses.

L’image que je retiendrai :

Celle de la cuisine de Yamina, sa pièce réservée dans l’appartement.

Lu sur Liselotte grâce à Netgalley et aux éditions Plon que je remercie

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