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La fille du traître – Leif DAVIDSEN

Juste avant la chute du Mur, un officier de renseignement danois est exfiltré de RDA. Puis disparaît, passe à l’Est, et refait sa vie en Russie. Sa fille Laila a grandi dans la honte de cette trahison.

Adulte, elle renonce à une carrière d’officier interprète après deux missions traumatisantes en Irak et s’occupe d’un camping au Danemark. Lorsqu’elle reçoit la visite de deux ex-agents, décidés à reprendre du service, et qui ont besoin d’elle.

Son père lui demande de venir le voir, car il est gravement malade.

Si je n’apprécie pas particulièrement les histoires d’espions habituellement, je dois avouer que j’ai apprécié suivre Laila depuis le Danemark jusqu’en Russie, la rencontre avec son père qu’elle hait, la découverte de son demi-frère Tor qu’elle apprécie.

J’ai aimé découvrir la Russie de Poutine, l’auteur portant un oeil critique sur l’état du pays.

En Russie, pas de Père-Noël, mais Grand-père Gel et la fée des neiges, inventés par les communistes, mais toujours présents.

Si j’ai moins aimé l’épisode de la chasse à l’ours, je dois avouer que me promener dans Moscou avec Laila, découvrir les églises orthodoxes et les plats du pays m’a passionné.

J’ai aimé les intrigues mêlées : le père de Laila veut-il s’enfuir de Russie ? Quelles sont les secrets qu’il détient pour les vendre au Danemark et pouvoir partir ? La conjuration anti-Poutine verra-t-elle le jour ?

Une intrigue passionnante qui se déroule autour du Nouvel An Russe.

Un auteur que je suivrais dorénavant avec intérêt.

L’image que je retiendrai :

Celle du Bolchoï, magnifique bâtiment, ravalé à coup de millions de roubles.

Quelques citations :

L’ironie n’était pas le point fort des russes (…) mais il ne pouvait s’empêcher d’y avoir recours chaque fois que les Russes devenaient sentimentaux et se mettaient à pleurnicher, persuadés d’être un peuple élu qui, en raison des souffrances terribles qu’il avait subies, méritait une place particulière dans le monde. (p.100-101)

Je peux te résumer ça en trois mots. Orthodoxie. Autocratie. Nationalisme. Enfin, russitude. (p.171)

Qu’avons-nous créé ? Une kleptocratie. (p.172)

Gaïa, 2 janvier 2019, 430 pages

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