Auteurs en S

La Grande pagode – Miguel SZYMANSKI

Marcelo Silva est de retour au Portugal depuis Berlin où il a enterré sa grand-mère. Il dispose de quelques argents pour ne pas avoir à retravailler tout de suite.

Par le biais de hasards, il va enquêter sur la mort d’un jeune chauffeur noir tombé d’une falaise. Le chauffeur d’une Ministre qui vient juste de démissionner…

Pendant ce chaud week-end de décembre (il fait 15° l’après-midi) doit se signer à Lisbonne un accord sino-portugais de la plus haute importance. Mais certains ne l’entendent pas de cette oreille.

Encore une fois avec cet auteur, j’ai découvert le pacte sino-portugais qui donne littéralement le pays à la Chine. A son gouvernement, mais aussi à ses triades.

J’ai aimé que quelques personnes se battent encore pour empêcher le prochain carnage.

J’ai aimé les pages historiques sur la relation anglo-portugaise lorsque Marcelo rencontre Jemima, jeune anglaise qui deviendra son amante.

J’ai été triste de lire que les précédents amours de Marcelo connaissent une fin tragique.

Mais j’ai été déçue que l’enquête de Marcelo n’avance que grâce à des hasards. Mais il est vrai que tout le monde se connait à Lisbonne.

Un second opus moins mordant que le premier, mais tout aussi éclairant.

Quelques citations :

– Tu sais bien ce que dirait la grande poétesse Natalia Correia dans ce genre de circonstances, n’est-ce pas ? Tant qu’on a des seins et des culs, le Portugal n’est pas foutu… (p.20)

– C’est l’ironie de tout cela, ils nous achètent avec l’argent qui nous sert à payer les montagnes de merdes qu’ils produisent. – On appelle ça la mondialisation. (p.93)

… l’accord luso-chinois transformerait le Portugal en une mine à ciel ouvert propriété de la Chine et placerait le pays dans une situation de dépendance économique et financière sanas précédent. (p.131)

– Tu sais pourquoi il n’existe pas de délégation de Greenpeace au Portugal ? l’interrogea Adriana. Parce que Greenpeace sait que dans notre pays même les écologistes se laissent corrompre. (p.133)

… qu’Amnesty International avait été fondée par un avocat anglais après qu’il avait lu un article sur deux étudiants arrêtés dans un restaurant de Lisbonne pour avoir porté un toast à la liberté ; mais ça, c’était il y a plus d’un demi-siècle, sous la dictature. (p.185)

L’image que je retiendrai :

Celle du canard en porcelaine que Marcelo reçoit à son retour, cadeau dont il n’aura l’explication qu’à la fin du roman.

Agullo, 13 avril 2023

Je remercie infiniment les éditions Agullo de m’avoir permis de lire la seconde enquête de Marcelo Silva en avant-première.

18 commentaires