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Le coeur de l’Angleterre – Jonathan COE

C’est en lisant la postface, dans laquelle l’auteur explique que ce roman reprend des personnages déjà présent dans deux de ses précédents romans, que je me suis aperçue qu’il s’agit d’une suite. Pourtant, même si je n’ai pas lu les deux premiers, je n’ai pas été perdue.

Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s’engage dans une improbable carrière littéraire, sa soeur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n’aspire qu’à voter en faveur d’une sortie de l’Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce.

Du premier gouvernement de coalition en Grande-Bretagne aux émeutes de Londres en 2011, de la fièvre joyeuse et collective des jeux Olympiques de 2012 au couperet du référendum sur le Brexit, l’auteur explore avec humour et mélancolie les désillusions publiques et privées d’une nation en crise.

Au fil de cette méditation douce-amère sur les relations humaines, la perte et le passage inexorable du temps, le chantre incontesté de l’Angleterre questionne avec malice les grandes sources de crispation contemporaines : le nationalisme, l’austérité, le politiquement correct et les identités.

Quelques citations :

L’idée traversa Doug que l’Angleterre était un pays décidément étrange, et qu’elle l’avait toujours été. (p.252)

Vous voyez, c’est ce qui me plaît chez les Anglais. Vous passez pour des gens fiables, conservateurs. Et pourtant vous passez votre temps à enfreindre les règles. (p.274)

L’image que je retiendrai :

Celle du titre du roman de Benjamin Trotter : Rose sans épine, comme l’Angleterre (la rose) politiquement correcte.

Gallimard, 22 août 2019, 560 pages

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