Le garçon – Marcus MALTE
Zulma, 18 août 2016, 544 pages
Prix Femina 2016
Présentation de l’éditeur :
Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, tout à la fois soeur, amante, mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. »
Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation. Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubre-sauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.
Mon avis :
L’auteur aura lui aussi écrit son grand roman sur la guerre de 14…
Le style est sec, plein d’accumulations, au point que je me suis demandée si l’auteur n’avait pas tenté d’écrire le monde dans son roman. (Autant vous dire que j’ai passé ces accumulations en avance rapide).
Les pages d’amour entre Emma et Le garçon sont magnifiques.
Ce dernier passe de la nature à l’agriculture puis à l’âge du fer sans jamais émettre une pensée, une idée. C’est ce qui m’a manqué dans ce roman : le point de vue du personnage principal. Il passe dans la vie comme dans le roman. Jamais il ne devient homme, malgré les nouveaux habits et son corps qui grandit.
Cela reste toutefois un roman plein de musique et de références littéraires.
L’image que je retiendrai :
Celle de la machette du garçon, prise sur un tirailleur africain. Arme qu’il fait sienne pour égorger l’ennemi.
34 commentaires
Léa Touch Book
J’en entends tellement de bien, que j’aimerais beaucoup le lire 🙂
Alex-Mot-a-Mots
J’ai lu des avis vraiment très différents sur ce roman.
Oncle Paul
Un grand roman qui ne se perd pas dans des considérations philosophiques émises par le Garçon. Il est muet et subit les événements, comme s’il n’était qu’une pièce rapportée de la vie. Et l’auteur décrit effectivement le monde tel qu’il se déroulait à cette époque via le truchement de trois ou quatre chapitres, et pour ceux qui ont la mémoire courte, les références à quelques hommes politiques, dont Clémenceau, donnent à réfléchir. De même que la liste des soldats tués le 28 septembre 1915 et surtout leur nationalité…
Alex-Mot-a-Mots
Oui monsieur, tout à fait. Mais tout de même…..
saxaoul
Contrairement à toi, j’ai été transportée par cette histoire et j’ai beaucoup aimé le style. Comme quoi….
Alex-Mot-a-Mots
Je m’attendais à quelque chose de totalement différent.
eveyeshe
ce livre est dans ma PAL depuis le premier commentaire que j’ai lu le concernant sur Babelio. le thème me plaît (et pourtant cette guerre m’inspire peu d’habitude (à part « au revoir là-haut) je préfère la période de la 2e guerre mondiale mais j’y viens…
Alex-Mot-a-Mots
Tout doucement, sa lecture se rapproche.
keisha41
Le commentaire d’oncle paul attise ma curiosité! (mais je note aussi ton ‘en avance rapide’…)
Alex-Mot-a-Mots
Nous n’avons pas eu le même ressenti du tout.
Florinette
Je trouve qu’il y a beaucoup trop de romans sur la guerre, elle est déjà bien tellement présente dans ce monde… Bon dimanche Alex, bisous
Alex-Mot-a-Mots
Mais en ces années de bicentenaire, difficile de passer à côté.
Bises
Oncle Paul
Euh, pas tout à fait bicentenaire Alex. Centenaire tout au plus. Et la guerre n’est qu’une petite partie du roman. Je retiens des images fortes, comme la crèche vivante de Noël, la recherche de romans érotiques chez les bouquinistes sur les quais, les tribulations du Garçon et de Brabek l’ogre des Carpates, et bien d’autres encore…
Alex-Mot-a-Mots
Oups, centenaire, tu as raison, nous ne sommes pas si vieux que ça. Un roman qui me laisse aussi pleins d’images en tête.
She reads a book
Celui-ci me tente beaucoup.
Alex-Mot-a-Mots
Une lecture à tenter.
Lystig
je suis très tentée !
Alex-Mot-a-Mots
Cela ne m’étonne pas.
Une comète
j’adore Marcus Malte… Je rêve de le voir dans La Grande Librairie
Alex-Mot-a-Mots
Ce serait une bonne idée, en effet.
noukette
Un roman-monde… J’en suis ressortie complètement abasourdie…!
Alex-Mot-a-Mots
Je comprends ton ressenti.
Syl.
Un livre noté que j’offrirai pour Noël.
Alex-Mot-a-Mots
Tu te l’offriras pour le lire ?
clara
Je le lirai ( un jour).
Alex-Mot-a-Mots
Il saura attendre son heure…..
Jerome
Le mutisme du garçon dit tellement plus que les grandes pensées de tant d’autres. C’est pour moi le plus grand roman de Marcus Malte, et pourtant j’adore tous les précédents, c’est dire !
Alex-Mot-a-Mots
C’est une somme, oui. Mais je n’ai pas adhéré au procédé.
Hélène
J’ai aussi moins aimé a partie que la guerre, mais le reste m’a plutôt conquise !
Alex-Mot-a-Mots
J’en ressors mitigée.
aifelle
Je le lirai … je ne sais pas quand, mais je suis intriguée par ce roman.
Alex-Mot-a-Mots
Une lecture qui a suscité en moi bien des interrogations.
Moglug
J’ai la sensation que ce que tu n’as pas aimé est justement ce qui fait la force du roman : le style (dont les énumérations très contemporaines qui contrastent avec le récit tout en resituant le contexte) et l’absence de point de vue du personnage principal sur lui-même, il n ‘est jugé que par ses actes finalement… Je trouve ce « vide » sur ses pensées extrêmement fort en fait !
Alex-Mot-a-Mots
Oui, on peut dire que je suis passée à côté de ce qui fait la force de ce roman.