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Le météorologue – Olivier ROLIN

meteorologue

Seuil, 11 septembre 2014, 207 pages

Résumé de l’éditeur :

Olivier Rolin est souvent allé en Russie. Un jour, il tombe sur des archives, composées notamment de dessins. Elles sont d’Alexeï Vangengheim (aux lointaines origines hollandaises), victime de la déportation comme des millions d’autres innocents sous Staline, figurant parmi les centaines de milliers qui furent alors fusillés. Un scientifique, créateur et premier directeur du service de météorologie de l’URSS, en 1929. Il est arrêté en 1934, subit des interrogatoires, est condamné (pour  » sabotage « ) à la déportation. Pendant les années de sa détention sur les îles Solovki, il enverra dessins et herbiers à sa fille, âgée de quatre ans au moment de son arrestation.

On suit ainsi, du début jusqu’à la fin, et même post mortem, la vie d’une victime de la terreur stalinienne. Alexeï Vangengheim est exécuté en novembre 1937, en même temps que 1111 autres déportés. Mais sa famille n’a reçu la notification que bien plus tard, vivant longtemps dans l’interrogation devant l’absence de nouvelles.

Et ce n’est que plus de soixante ans après qu’une enquête a permis de reconstituer les faits et de retrouver le lieu d’exécution, tenu secret à l’époque.

Mon avis :

Je dois l’avouer, j’ai eu beaucoup de mal avec le style de la narration de ce récit qui alterne 3ème et 1ère personne dans un même paragraphe.

Et comme pour ne pas alourdir le propos, l’auteur ne cite pas ses sources, je m’y suis perdue parfois. Une lecture exigeante, donc.

Venons-en au propos : l’auteur soulève un point délicat, celui de la crédibilité des témoignages des victimes des purges de Staline. En effet, les rares qui ont pu, à l’époque, passé à l’Ouest, ont subi l’omerta parfois violente des membres du très respecté Parti Communiste. Ceux qui ont pu parler. Pour les autres, il ne reste qu’une photographie sur le lieu de la fausse commune qui leur sert de sépulture, si jamais elle a été découverte.

Les rescapés de la Shoah témoignent sans relâche ; qui parle pour les « Purgés » du stalinisme, ceux qui ont cru jusqu’au bout que Le Petit Père des Peuple pouvait les sauver ?

L’image que je retiendrai :

Celle des reproductions en fin de volume des planches de la météorologue envoyait à sa fille.

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