Auteurs en H

Le monde n’existe pas – Fabrice HUMBERT

Un coup de coeur pour ce roman.

Il faut dire que cet auteur est un de mes chouchous : se romans font mouche à chaque fois ( le très bon : La fortune de Sila, Comment vivre en héros ? Avant la chute, l’excellent : L’origine de la violence)

Ce roman est le récit d’Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, découvrant la photo de son ancien et seul ami d’enfance Ethan étalé sur tous les tabloïds : c’est l’homme le plus recherché du pays suite au meurtre d’une adolescente.

Adam nous livre ses souvenirs de jeunesse dans une petite ville américaine et sa rencontre avec le solaire Ethan.

Adam décide de se rendre sur place pour enquêté, sous couvert d’un article pour son journal sur la vacuité de l’information : toutes les images et tous les commentaires sur cette affaire sont vides et tournent en rond. Adam l’appelle Le ver.

Adam tente de découvrir la réalité derrière l’information, au péril de sa vie.

J’ai aimé Adam, journaliste qui pose les mauvaises questions et ne récoltent que des silences.

J’ai aimé Ethan, cet adolescent star de son lycée à la mode américaine, devenu un adulte qui ne rêve que de partir et laisse toujours une case vide dans ses puzzles.

J’ai aimé ces personnages de l’ombre qui grippent la machine, et qui mettent en lumière les défauts de l’histoire et des images.

Car Adam ne récoltent que des images vides (la maison d’Ethan, la chambre de la jeune fille trop rose) et des silences.

Un roman dont l’atmosphère particulière se délite doucement au fur et à mesure de l’enquête d’Adam.

Un récit qui m’a poursuivi une fois le livre refermé.

L’image que je retiendrai :

Celle des puzzles d’Ethan représentant des voiliers qui partent, et dont il manque toujours une pièce.

Quelques citations :

S’il est vrai que la curiosité est une des passions humaines, le ver en est l’exact opposé : il n’est pas là pour renseigner mais pour se régénérer dans le mouvement infini de sa dévoration. (p.49)

Ces dieux qui ne sont rien d’autre que ceux de la narration, les trois Moires, Clotho, Lachesis et Atropos, habitant le palais des destins gravé sur le fer ou l’airain. (p.165)

Gallimard, 3 janvier 2020, 256 pages

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