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Le silence et la colère – Pierre LEMAITRE

J’ai retrouvé avec plaisir François amoureux de Nine qui cache bien des secrets.

J’ai suivi avec intérêt les problèmes d’Hélène partie pour un reportage à Chevrigny, mais enceinte.

A cette époque, certains font encore la chasse aux avortements.

J’ai aimé Lambert, assistant d’Hélène au village, sur qui elle peut compter en toutes circonstances.

J’ai eu de la peine pour Jean, alias Bouboule, dont la femme Geneviève a toujours l’ascendant sur lui, car elle est au courant de ses crimes.

L’amour de Jean pour sa fille Colette m’a émue.

J’ai aimé les parents : Angèle toujours très maternelle et qui sait soigner ; Louis qui parie sur Lucien Rozier, boxeur médiocre qu’il prend sous son aile.

J’ai assisté aux derniers soubresauts du village de Chevrigny prêt à être inondé par la mise en route du barrage.

J’ai aimé que l’ingénieur Destouches (comme le personnage de Céline ?) soit mystérieux.

J’ai aimé que les harcelé d’hier soit les liquidateurs du jour et mettent les harceleurs au pied du mur : la Roue tourne toujours.

J’ai aimé Petit Louis, l’enfant différent du village qui vit dans son monde et apporte un peu de gaîté et de légèreté dans ce climat de colère.

J’ai aimé que le bon docteur Marelle cache son jeu jusqu’au bout.

Et j’ai adoré l’aide énigmatique de Palmarie le chasseur d’avortement, ses missives succinctes et découses.

J’ai détesté le personnage de Guénot qui prend en main l’ouverture du nouveau magasin de Jean.

J’ai aimé que ce roman parle des Fake News à la mode 1952 : le procédé ne date pas de Trump.

Enfin j’ai apprécié de lire en fin d’ouvrage, l’article de Françoise Giroud sur l’hygiène douteuse des français.

Alors oui, il est beaucoup question dans ce roman de gros seins et de mains aux fesses, pratique courante à cette époque et jusqu’à il y a peu.

Une citation :

Encore la guerre a-t-elle, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, popularisé l’usage du savon grâce au ticket spécial de rationnement. (p.541)

L’image que je retiendrai :

Celle des rues du village de plus en plus boueuses à mesure que les habitants le quitte et que l’eau monte.

Calmann-Lévy, 10 janvier 2023, 592 pages

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