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Les Buveurs de lumière – Jenni FAGAN

Oui, ce roman raconte la fin de notre monde par l’Hiver. Il fait froid, dans ces pages. D’abord tout doucement, la neige qui tombe en douceur, les provisions que l’on fait en attendant le printemps. Puis il faut dégager les routes et prévoir des abris de secours pour les moins prévenants. L’électricité fonctionne encore et on peut se rendre à l’hôpital. Et l’iceberg qui s’approche dangereusement des côtes d’Ecosse.

Puis le froid s’installe vraiment, et certains hommes choisissent de mourir dehors.

Enfin le gel arrive, et sa vague ravage tout. J’ai aimé, en relevant le nez de ma lecture, m’apercevoir que la maison n’était pas sous la neige : l’auteure sait nous imprégner de l’Hiver.

Comment lutter contre le froid : Dylan choisit la méthode de sa grand-mère et fabrique du gin chez lui avec des ingrédients folkloriques.

Et puis il y a Stella, né Cael, mais qui se sent si fille qu’il décide de changer de sexe, ce qui ne va pas sans quelques complications au collège. Et comment faire pour qu’elle ne mue pas et que sa pilosité ne se développe pas ?

J’ai aimé la mère de Stella qui répare des vieux meubles trouvés à la déchetterie et qui accepte les changements de sa fille, elle qui ne s’est jamais mariée et vit dans une caravane.

J’ai été moins sensible au secret de famille que Dylan tente de percer, mais j’ai adoré qu’il mette les cendres de sa mère et sa grand-mère dans un pot de glace faute de place dans sa valise.

Un style avec quelques maladresses (ou d’erreurs de traductions ou d’impression), mais tellement évocateur.

Une lecture qui m’a poursuivi longtemps.

L’image que je retiendrai :

Celle de la légende des Buveurs de lumière et des trois soleils visibles par effet de réverbération.

Une citation :

« Ces morts égoïstes qui se tirent comme ça en nous laissant avec des semi-vérités, des questions, des relations aléatoires, des faillites et des dettes, des coeurs fragiles, des gènes douteux, des habitudes idiotes et des codes ADN prédisposant à certaines maladies.« 

Anne-Marie Métailié, 24 août 2017, 304 pages

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