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Les derniers jours des fauves – Jérôme LEROY

Un roman foisonnant qui nous emmène dans les coulisses sales du pouvoir juste avant les élections présidentielles.

Nous sommes en France, pendant le premier confinement qui dure depuis plus de 15 mois sous une canicule étouffante.

La présidente a décidé de ne pas se représenter à la prochaine élection. Commence alors les jeux de pouvoir mortifères.

Je commence par le seul bémol : les personnages mettent du temps à se mettre en place, le temps du récit s’étire, puis subit une accélération soudaine : des semaines sont balayées en une phrase.

Mais j’ai aimé cette atmosphère poisseuse de canicule qui m’a rappelé des souvenirs.

J’ai aimé l’humour parfois avec le groupe militant des Bonobos Effondrés dont fait partie la fille du ministre de l’écologie.

J’ai souri quand son amoureux se retrouve enfermé dans un pigeonnier et se fait littéralement chier dessus par les volatiles.

J’ai aimé les noms des personnages : Lucien comme de Rubempré ; Jeanne comme la petite Jehanne de France ; Clio et son prénom de Muse ; Beauséant dans son fauteuil de ministre.

J’ai aimé le nom de la villa de plage du père de Clio et son double sens : Le Devoir de vacances.

J’ai découvert les morts suspectes de Joseph Fontanet et Georges Boulin, deux hommes politiques français anciens ministres.

J’ai également appris l’existence aux Etats-Unis du Weather Underground à l’image des Black Panthers.

J’ai aimé le faucon crécelle qui apparait parfois aux personnages : certains connaissent son nom, d’autres s’en fichent.

Il est beaucoup question de lettres grecques avec les variants mortels qui sévissent, dont le gamma.

Un roman dans lequel il est beaucoup question de Guy Debord.

Un roman plein de références littéraires.

Si la moitié des actes de terrorisme commis pour prendre le pouvoir sont vrais, nous avons du soucis à nous faire….

L’image que je retiendrai :

Celle du bleu des piscines qui tournent vite quand l’eau est coupée sur le territoire.

Manufacture des Livres, 3 février 2022, 432 pages

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