Auteurs en C

Les lanceurs de feu – Jan CARSON

J’ai eu un peu de mal au début de ma lecture avec l’histoire qui me paraissait hachée : il était question d’un homme introverti avec un bébé sur les bras dans la mère était disparue ; des feux du Onze à Belfast en préparation qui posaient problèmes à cause de leur ampleur ; d’enfants avec des comportements hors-norme ; du quartier Est de Belfast dont je n’ai pas saisi la spécificité.

L’histoire devient intéressante passée la première partie : Sammy s’aperçoit que son fils retranché dans la sous-pente est un lanceur de révolte ; Jonathan nous raconte comment sa fille est né ; les deux hommes finissent par se rencontrer.

J’ai aimé l’histoire de la naissance de la fille de Jonathan, Sophie ; son côté merveilleux et improbable.

J’ai aimé les différents timbres de voix qu’il prend en fonction de l’urgence de la situation.

J’ai aimé sa fille Sophie qui se love toujours entre le cou et l’épaule de son père.

J’ai eu de la peine pour Sammy qui ouvre les yeux sur son fils et ne sait pas quoi faire pour l’arrêter ; ses rapports inexistants avec sa femme.

J’ai aimé que les deux protagonistes se rendent compte du caractère stéréotypé des revendications des lanceurs de feu du Onze et tout le baratin à propos des libertés civiques qui ne sont qu’un prétexte.

Un roman qui avance l’hypothèse que la nature sera toujours plus forte que la culture : malgré le verni d’éducation, un être humain suivra toujours sa nature profonde.

Une citation :

Jonathan se demande pour la centième fois cette année pourquoi ces gens parlent comme ça, à coups d’argot banal et de clichés, d’expressions récoltés à la télévision. On dirait qu’ils ont perdu leur ^propre langage. (p.315)

L’image que je retiendrai :

Celle des enfants infortunés de Belfast-Est dont chacun porte une part de magie.

Sabine Wespieser, 9 septembre 2021, 384 pages

21 commentaires