Auteurs en O

Les petites chaises rouges – Edna O’BRIEN

lespetiteschaisesrougesSabine Wespieser, 8 septembre 2016, 370 pages

Présentation de l’éditeur :

Dès qu’il franchit le seuil de l’unique pub ouvert dans ce trou perdu d’Irlande, l’étranger suscite la fascination. Vladimir Dragan est originaire du Monténégro. Il entend s’établir comme guérisseur.

On lui trouve un logement, un cabinet médical, et sa première cliente, une des quatre nonnes du lieu, sort de sa séance totalement régénérée. Rien d’étonnant à ce que Fidelma, très belle et mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, tombe sous le charme. L’idylle s’interrompt quand Dragan est arrêté. Recherché par toutes les polices, il a vécu à Cloonoila sous un faux nom. Inculpé pour génocide, nettoyage ethnique, massacres, tortures, il est emmené à La Haye, où il rendra compte de ses crimes.

Mon avis :

Oui, il est question des massacres de Sarajevo ; oui, il est question du Boucher qui a permis ces crimes contre l’humanité. Mais il est également question des autres personnes déracinés par la guerre et qui arrivent à Londres ou ailleurs après avoir fui la violence.

L’auteure propose un triste constat : Vlad arrive dans le village irlandais plein d’une science de la nature qu’il fait partager aux villageois (massages et décoctions de plantes) ; mais au Tribunal Pénal International, il est incapable de reconnaître ses crimes, accusant les Puissances occidentales d’avoir mis des cadavres d’anciennes guerres dans le marché de Sarajevo pour faire croire à un massacre. Jamais personne n’est tout blanc ou tout noir.

De même le père de la petite fille qui la cache aux services sociaux pense faire son bien. Le mal revient bien des visages…..

L’histoire de Fidelma m’a moins touchée, pourtant personnage central du roman. Elle est une femme qui fait des choix. Et elle les assume jusqu’au bout, se retrouvant déracinée elle aussi : la communauté de son village ne lui ayant pas pardonné.

La langue de l’auteur est à la fois plaisante et déroutante : elle sait évoquer l’Irlande et ses paysages aussi bien que le Londres de la City ; nous laisser deviner les différents personnages et leurs caractères ; mêlant vocabulaire soutenu et plus trivial.

Un roman important.

L’image que je retiendrai :

Celle des petites chaises rouges du titre, symbolisant le nombre d’enfants tués pendant le siège de Sarajevo. Combien de petites chaises rouges pour les enfants morts dans d’autres guerres…..

club-lecture

18 commentaires