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Libérées : Titiou LECOQ

Tout commence par une chaussette qui traine par terre à quelques mètres du panier de linge sale.

L’auteure – la femme révoltée en elle – déroule alors son propos en prenant exemple sur ce qu’il se passe dans sa maison : l’arrivée de deux enfants bouleverse la donne tant au niveau personnel que professionnel.

Alors on trouvera bien sûr les explications historiques et sociologiques : les arts ménagers et les différences de salaire.

Beaucoup de chiffres, que j’ai lu en avance rapide.

Ce qui est intéressant, dans cet essai, c’est son analyse des réseaux sociaux (Instagram entre autre) et comment ils contribuent à montrer des images parfaites aliénantes pour qui voudrait s’y référer car la perfection n’est pas de ce monde – comment la parole des femmes est insultées sur d’autres réseaux.

Ces mêmes réseaux qui uniformisent les goûts et les décorations, au point que partout dans le monde, les restaurants et les hôtels se ressemblent.

J’ai aimé sa vision de la ville où la femme se fait la plus petite possible, résultat de son éducation.

Quelques citations :

Garder son homme à la maison, c’est tuer dans l’œuf les luttes sociales. La nappe contre la réunion syndicale. (p.65)

Cet élan mystérieux qui vous pousse à vous penchez par terre pour ramasser une chaussette qui traine par terre (…) Vous n’êtes pas habité par une puissance occulte qui prend possession de vous, vous êtes simplement des descendantes. (p.68)

Fayard, 4 octobre 2017, 260 pages

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