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Mahmoud ou la montée des eaux – Antoine WAUTERS

Syrie. Un vieil homme rame à bord d’une barque, seul au milieu d’une immense étendue d’eau. En dessous de lui, sa maison d’enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973.

Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d’un masque et d’un tuba, il plonge – et c’est sa vie entière qu’il revoit, ses enfants au temps où ils n’étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté.

Un long poème en prose, celui de Mahmoud, qui évoque son enfance dans la cité engloutie,  sa vie d’enseignant puis de poète, sa vie de père, son emprisonnement par petites touches.

J’ai aimé découvrir la vie d’un homme pas si paisible : sa première femme et sa fille toutes deux décédés ; ses enfants qui s’engagent contre le gouvernement ; son amitié avec quelques hommes du village.

J’ai aimé découvrir un peu de l’histoire de la Syrie : la famille El-Assad qui ne s’appelait pas comme cela au départ ; les grands travaux du père ; la mort du fils ainé et l’arrivée imprévue de l’ophtalmologue (le second fils) revenu de Londres pour succéder à son père.

Un beau texte à déguster sur la vie, tout simplement.

Une citation :

mais le vrai mal, oui, c’est elle, c’est l’absence. (p.117)

L’image que je retiendrai :

Celle de la mort tragique de sa seconde femme, Sarah.

Verdier, 26 août 2021, 144 pages

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