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Miroir de nos peines – Pierre LEMAITRE

Force m’est de constater en refermant ce troisième et dernier tome de la trilogie de l’entre-deux-guerres, que ma lecture a été un peu laborieuse.

Je me faisais pourtant une joie de retrouver la plume de l’auteur : quel personnage allait être développé ? Quel rocambolesque sort attendait les personnage ? de quoi l’auteur allait me parler ?

Il est vrai que j’ai déjà beaucoup lu sur La ligne Maginot, et je n’ai pas retrouvé au début du roman l’idée que je m’en faisais.

L’enquête de Louise m’a paru à la fois longue et rapidement réglée. Avec un happy end déroutant.

J’ai aimé le personnage de M. Jules, patron de bistrot avec le coeur sur la main.

A ce propos, en ces temps incertains et troublés, beaucoup de personnages, certes secondaires, du roman ont le coeur sur la main. Je n’aurai pas parié la dessus – mon côté optimiste, sans doute.

J’ai aimé le trublion caméléon à la verve toujours à propos. Je me demandais à chaque fois dans quel situation j’allais le retrouver.

Des personnages attachants, il est vrai, mais un roman qui manque de concision, et qui m’a donné l’impression que l’auteur tirait à la ligne.

J’ai toutefois apprécié d’apprendre certains détails de cette fameuse débâcle : la Banque de France qui brûle ses billets ; la déroute de l’armée qui ne sait pas où envoyer ses hommes.

J’ai souris avec les maximes de l’Armée reprise par Raoul pour se donner du coeur à l’ouvrage.

J’ai aimé le parallèle entre les réfugiés de la débâcle et les réfugiés actuels. « Il prétend que ces gens ont des droits ! En pleine guerre, quel con ! p.501

J’ai aimé que Ferdinand transporte avec lui le troisième tome des Mille et une Nuits : des histoires rocambolesques pour tenir le sultan éveillé.

Toutefois, j’ai connu l’auteur plus percutant.

L’image que je retiendrai :

Celle très visuelle des files de fuyards sur les petites routes de France.

Albin Michel, 2 janvier 2020, 544 pages

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