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My absolute darling – Gabriel TALLENT

L’Amérique profonde : celle qui scolarise à peine ses enfants, qui adule les armes à feu et craint la fin du monde.

Au bord de l’océan, dans une petite ville de Californie, Martin élève seul sa fille. Il la conditionne à l’arrivée de la fin du monde. Seul compte pour lui l’éducation aux armes à feu.

Julia, ou plutôt Turtle, surnommée Croquette par son père, sait démonter et remonter ses armes les yeux fermés, et elle en prend soin.

L’Amérique profonde : Martin revient un jour avec une petite fille Cayenne trouvée sur un parking.

Ce sont ces éléments du roman qui m’ont le plus marqués.

Oui, bien sûr, il y est question de l’inceste entre Turtle et son père ; de la descolarisation de Turtle ; de son professeur Anna qui tente de la sortir de sa situation ; de la découverte de l’amour grâce à Jacob ; de la relation père-fils conflictuelle et grand-père – petite fille plus apaisée ; de la nature sauvage présente à chaque page, celle qui reprend le dessus sur l’homme quand on la laisse faire.

Un roman riche de sujets, vous l’aurez compris.

Mais le style m’a rebuté : trop âpre, allant à l’essentiel. Nous présentant les faits avec pour seul lien logique « et ».

Tout ces jurons que les personnages répètent sans cesse m’ont lassé également. Putain et Bon dieu, à la longue c’est un peu court.

Je suis allée au bout de ma lecture, heureusement pleine d’espoir (on est en Amérique).

Une lecture qui m’a poursuivi longtemps.

Un premier roman remarqué, mais qui aurait mérité quelques coupes. Je crois que nous attendons tous le suivant.

L’image que je retiendrai :

Celle de la marée montante lors de la pêche à l’anguille.

Une citation :

Et c’est difficile parce que c’est assez naturel de penser que ton père te déteste pour une raison valable. On a presque envie de le croire. C’est plus simple que de penser que sa haine est insondable. Ca n’a aucun sens aux yeux d’un enfant. (p.200)

Gallmeister Editions, 1 mars 2018, 453 pages

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