Auteurs en M

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier – Patrick MODIANO

Parce qu’il a perdu son carnet d’adresse et qu’un étrange M. Ottolini le lui rend, que s’ouvrent les portes de la mémoire pour Dargane.

D’abord un nom : Guy Torstel que Ottolini cherche à retrouver et dont le nom se trouve dans le fameux carnet d’adresse.

Puis le nom d’Annie Astrand associé à un lieu : Saint-Leu-la-Forêt, un château et un passeport bleu jamais utilisé. Des photomaton, également.

Et puis une carte postale d’Annie Astrand postée de Rome.

Dans ce roman, l’auteur met en scène un écrivain, énonçant quelques principes sur l’écriture.

Encore une fois, j’ai aimé suivre le personnage principal dans les arcanes de sa mémoire en plein été et en pleine chaleur.

Quelques citations :

Ecrire un livre, c’était aussi, pour lui, lancer des appels de phares ou des signaux de morse à l’intention de certaines personnes dont il ignorait ce qu’elles étaient devenues. Il suffisait de semer leurs noms au hasard des pages et d’attendre qu’elles donnent enfin de leurs nouvelles.

Il n’avait jamais compris que l’on introduise dans un roman un être qui avait compté pour vous. Une fois qu’il s’était glissé dans le roman comme on traverse un miroir, il vous échappait pour toujours. Il n’avait jamais existé dans la vraie vie. On l’avait réduit à néant.

On apprend, souvent trop tard pour lui en parler, un épisode de sa vie qu’un proche vous a caché. Est-ce qu’il vous l’a vraiment caché ? Il l’a oublié, ou plutôt, avec le temps, il n’y pense plus. Ou, tout simplement, il ne trouve pas les mots.

L’image que je retiendrai :

Celle de la robe noire de l’amie d’Ottolini avec des oiseaux dorés sur les manches.

Lu sur Liselotte

10 commentaires