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Prends garde – Milena AGUS

prendsgardeLiana Levi, 8 Janvier 2015, 176 pages

Présentation de l’éditeur :

Pouilles, printemps 1946.

D’un côté il y a les soeurs Porro, qui vivent recluses dans leur palais et ignorent le monde environnant. De l’autre les ouvriers agricoles, bousculés par la guerre et tenaillés par la faim. Les soeurs continuent à tenir leur rang, à se rendre à l’église, à se pencher sagement sur leurs broderies. Les travailleurs, eux, se mobilisent pour obtenir un emploi, nourrir leurs enfants, contenir la pression des réfugiés qui affluent dans la botte du pays.

Ce jour de mars 1946 la foule se rassemble sur la place où s’élève la noble demeure pour un meeting syndical lorsqu’un coup de fusil retentit.

Milena Agus a rempli les vides de cette histoire vraie grâce à son imagination. Elle fait revivre sous les yeux du lecteur les soeurs Porro, prisonnières comme les paysans de leur condition sociale mais coupables de n’avoir pas ouvert les yeux sur les cruautés de l’Histoire.

Luciana Castellina nous relate cet épisode de l’Histoire dans le contexte trouble de l’époque : le débarquement allié en Italie du Sud, la dissolution du Parti fasciste, l’établissement du roi à Brindisi, l’arrivée des réfugiés dans les Pouilles et les révoltes paysannes.

Mon avis :

J’ai longuement hésité : que faut-il lire en premier ? Le roman ou l’histoire brute ? J’ai opté pour le roman. Et c’est la partie que j’ai préférée.

L’histoire brute est trop succincte, traitée froidement, et avec des références politiques locales qui m’ont échappées.

Le roman, qui s’attache aux personnages des soeurs, m’a plu. Leur enferment dans un autre siècle, leur appartenance à une lignée qui ne fait rêver plus qu’elles, leur aveuglément sur ce qui se passe dans le village.

Les deux auteurs ne s’attardent pas sur la violence déchainée ce soir-là et le sort réservé à deux des soeurs.

L’image que je retiendrai :

Celle des draps et des affaires stockés dans les innombrables placards de la propriété et qui ne servent jamais.

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