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Propriété privée – Julia DECK

Ah, le rêve du pavillon de banlieue au milieu d’une nature verdoyante, avec sa promesse d’habitat passif….

C’est ce dont rêve ce couple de cinquantenaire parisien dont le mari est gravement dépressif. Et lorsqu’une opportunité s’offre à eux, après moult calculs, ils se lancent dans l’aventure.

Et quelle aventure ! Car habiter un pavillon, c’est également avoir affaire aux voisins, ce que le couple avait oublié dans l’équation. Et certains voisins sont pour le moins dérangeants.

Ce texte est fort riche : d’abord par le style en focalisation interne (c’est la femme qui s’adresse à son mari à postériori). On aime, ou pas, mais ici, c’est fluide et bien trouvé.

Car nous n’aurons que le point de vue de cette parisienne stressée quand quelque chose déborde sur sa pelouse.

J’ai aimé que ces conflits de voisinage se corsent avec la disparition de la voisine aguichante, et le doute que l’auteure instille : la femme protège-t-elle son mari ?

J’ai aimé les couples voisins, tous un peu caricaturaux mais sans excès.

Tout est toujours suggéré, car nous n’avons que la version de la narratrice, forcément déformée.

Et puis les soucis des nouveaux bâtiments, notamment le chauffage révolutionnaire qui ne fonctionne pas.

Que de problèmes !

Un roman dévoré qui dissuaderai d’acheter les plus convaincus des couples.

L’image que je retiendrai :

Celle du chat et du chien des voisins bruyants qui disparaissent tour à tour.

Les Editions de Minuit, 5 septembre 2019, 173 pages

Merci Cathulu, Yv et Pativore pour ce conseil de lecture

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