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Rien dans la nuit que des fantômes – Chanelle BENZ

Voici trente ans que Billie James n’a pas remis les pieds dans le Mississippi. Un sacré tempérament, quelques dollars en poche et son chien Rufus au bout de sa laisse, elle débarque à Greendale et s’installe dans une bicoque décrépite où vécut autrefois son père.

Ce dernier, poète noir de renom, est mort de manière accidentelle alors que Billie n’avait que quatre ans. La petite fille métisse était présente au moment du drame, mais n’en a conservé aucun souvenir.

Sa mère morte depuis peu, elle part à la recherche de son père dont les circonstances de la mort restent obscures.

Au rythme lent du Mississippi, de la chaleur torride d’un été, on suit Billie dans la maison délaissée de sa grand-mère.

Au fil des chapitres, on découvre son voisin blanc Harlan qui aimerait l’aider dans sa quête de vérité ; le professeur Melvin écrivant une biographie de son père ; l’oncle Dee qui aimerait bien raconter à Billie mais ne le peut pas, et d’autres personnages tout aussi taiseux.

J’ai été dérouté à chaque nouveau chapitre, car l’auteure nomme le personnage dont il sera question. Mais ce personnage ne parle pas à la première personne. Mais cela m’a aidé dans ma lecture.

Qu’ils m’ont frustré, ces personnages taiseux qui, trente ans après les faits, ne veulent rien dire.

Qu’il m’a paru bouffon, le meurtrier, qui demande platement pardon après s’être caché.

Un roman lent, au rythme du Sud profond des Etats-Unis où la ségrégation raciale est encore une plaie vivace.

Une citation :

Mais les mots portent en eux le sang : ils ont le pouvoir de faire advenir le destin quand ils passentd’une bouche à un coeur.

L’image que je retiendrai :

Celle du bois derrière la propriété de Billie infesté d’insectes dangereux pour Rufus, son chien. Mais Ce dernier a plus à craindre des hommes.

Le Seuil, 5 mars 2020, 320 pages

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