En passant

Tombés des mains (12)

La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed MBOUGAR SARR

Résumé : En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le Labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de  » Rimbaud nègre « , depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, où il affronte les grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?

Mon avis : Je suis entrée coeur vaillant dans ce roman, prête à lire une langue travaillée et cisellée ; une histoire passionnante.

Je me suis accrochée jusqu’à la page 70 à peu près.

Trop de mots inusités, un style ampoulé ont eu raison de ma patience.

Ce fameux roman n’a pas aiguisé mon intérêt ; les personnages m’ont paru fades et sans profondeur.

Et lire les affres d’un doctorant à la recherche d’un livre ne m’a pas paru passionnant.

Lorsque j’ai posé ce livre, je n’ai pas eu envie d’y revenir.

Philippe Rey, 19 août 2021, 448 pages

 

Leur domaine de Jo NESBO

Résumé : Carl et Roy ont seize et dix-sept ans lorsque la voiture de leurs parents tombe au fond d’un ravin. Roy s’installe comme mécanicien dans une station-service du bourg voisin pour subvenir à leurs besoins. Carl, aussitôt sa scolarité finie, file au Canada poursuivre ses études et tenter sa chance.

Des années plus tard, Carl revient au pays avec une trop ravissante épouse, mû par un ambitieux projet pour le modeste domaine familial : construire un hôtel spa de luxe qui fera leur fortune et celle de leur communauté, sur laquelle il compte pour financer les travaux.

Mais le retour de l’enfant prodigue réveille de vieilles rancoeurs et les secrets de famille remontent à la surface. Tandis que les murs du palace peinent à s’ériger, les cadavres s’amoncellent.

Mon avis : je suis entrée dans cette lecture pleine d’espoir. J’ai lu facilement jusqu’à la page 163. Jusqu’à ce que le secret de famille soit dévoilé en partie.

J’ai posé le livre et je me suis dit : non, déjà ? Que va raconter l’auteur maintenant ? Il y a forcément autre chose.

Oui, la honte, la honte, la honte qui expliquerait les meurtres. J’ai trouvé cette explication un peu courte.

Et bien non. J’ai fini par m’ennuyer, lire en avance rapide, lire les derniers chapitres sans révélation fracassante en diagonal.

Gallimard, 23 septembre 2021, 640 pages

 

Le Doigt de Dalie FARAH

Le doigt dont il est question, c’est le majeur, celui que l’on dresse lorsque l’on insulte sans prononcer un mot.

C’est ce que fait cette professeur agrégée de Lettres Modernes devant son lycée à un automobiliste qui l’a klaxonné. Un geste qui ne restera pas anodin.

Et l’auteure de nous expliquer que cette jeune professeure a foi en son métier, auréole au vent et Molière en bandoulière. Une hussarde noire des lycées qui y croit, verrouille tout jusqu’à ce que le petit grain de sable de la violence fasse irruption.

Cela aurait pu être un livre passionnant sur l’origine de la violence : celle subit par la jeune prof depuis son enfance, celle contre laquelle elle oppose Racine. Mais le style de l’auteure, trop haché, trop rapide, ne m’a pas permis de m’installer dans son livre.

J’avais pourtant aimé les citations à chaque début de partie. Oh, pas celles de Grands Auteurs mais plutôt de lycéens, comme un contre-pied amusant.

Grasset, 3 février 2021, 224 pages

 

Les survivants de Alex SCHULMAN

Suède, une maison d’été dans les bois au bord d’un lac. 3 garçons, leur parent et le chien Molly. Et puis le drame, qui nous sera révélé à la fin.

Si j’ai aimé la construction du roman, je dois dire que les longs passages sur la nature et les bouleaux ne m’ont pas passionnés.

J’aurai au contraire aimé en savoir plus sur les parents qui aiment la Dive bouteille. Je ne les ai aperçu qu’en pointillés.

La construction m’a plu, qui remonte le temps, 2 heures par 2 heures, le jour de l’enterrement de la mère des garçons.

Entre chacun de ces chapitres, nous suivons les souvenirs de garçons.

Mais qui parle ? Un narrateur qui serait un des enfants ? Cela m’a gêné.

Et puis Molly, étrange créature dont j’avais deviné, si ce n’est le rôle, du moins la nature.

Cela reste un roman habile qui mêle nature-writting et révélation fracassante.

Albin Michel, 5 janvier 2022, 304 pages

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