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Un élément perturbateur – Olivier CHANTRAINE

Serge Horowitz est hostile à toute forme d’engagement. Sa sœur l’héberge chez elle. Il ne doit son travail dans un cabinet de consulting qu’à son frère, ministre des Finances.

Pour ne rien arranger, il est hypocondriaque et connaît des moments d’aphasie incontrôlables.

C’est une de ces crises qui le saisit alors qu’il est en pleine négociation avec une société japonaise. Quand lui revient la parole, il fait capoter l’affaire…

Mis en demeure de réparer son erreur, le voici lancé dans l’opération de la dernière chance, accompagné de Laura, son associée.

J’ai aimé le personnage de Serge qui fait des pharmacies sur son chemin son second chez lui.

J’ai suivi avec le sourire sa relation avec sa collègue Laura qui n’a d’autre choix que de prendre les devants.

Son absence de relation avec ses patrons, le regard qu’il pose sur eux m’a amusé.

J’ai aimé ses réflexions sur le capitalisme sauvage et, en arrière plan, son frère ministre des finances de gauche qui cache son argent dans des sociétés off-shore.

J’ai aimé les moments de silence qu’il impose à la société qu’il audite, même si cette partie moins développée ne m’a pas pleinement convaincue, je l’ai trouvé un peu rapide.

Un roman qui m’a redonné le sourire et foi en l’avenir de notre société : même dans des firmes au capitalisme sauvage, il peut se trouver des hommes de bonne volonté.

L’image que je retiendrai :

Celle de la séance de silence dans la salle de réunion du Campanile.

Une citation :

Et surtout les Chinois, contrairement à vous, assument pleinement de ne pas être une démocratie. Ce qui leur confère une force et une capacité à transformer les décisions en actions tout à fait incomparables. Entendons-nous, les Etats-Unis n’ont absolument rien à envier à la Chine en matière de corruption, et tout le monde sait désormais que le mot démocratie n’a été inventé que pour que vos concitoyens puissent consommer vos produits à outrance en toute tranquillité, avec l’illusion d’être libre. (p.134)

Gallimard, 24 août 2017, 288 pages

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