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Une douce lueur de malveillance – Dan CHAON

Je ressors de la lecture de ce roman, comment dire…. mal à l’aise.

D’abord parce qu’il raconte : une famille américaine en pleine déliquescence depuis la mort suite à un cancer de la mère. Le fils aîné part faire ses études, et le second tombe dans la drogue.

Le père, psychologue, s’enfonce peu à peu dans la recherche d’un tueur en série avec l’aide d’un de ses patients Aqil. Etrange homme, par ailleurs.

N’oublions pas la famille du père : son frère adoptif juste libéré de prison pour le meurtre des parents et pour lequel il a été innocenté ; sa cousine Kate qui l’appel sans cesse ; et le mystère du meurtre de leurs parents toujours pas résolu.

Qui a menti ? Dustin et Kate pour charger Rusty ? Rusty qui se sent coupable depuis la mort de sa propre mère dans un incendie dont il ne sait pas si c’est lui qui l’a allumé ?

Tout ceci est bien embrouillé, n’est-ce pas.

N’oublions pas la narration chorale avec les pensées et les voix de Dustin ou de son second fils (et la disparition de son ami Rabbit).

La voix de Dustin, justement, qui ne termine jamais ses phrases et qui, parfois, s’absente en pensée.

Un roman où l’attente est le maître mot : la femme de Dustin a attendu trop longtemps avant de parler de sa maladie fatales à ses enfants ; Dustin lui-même a attendu trop longtemps avant de parle rà sa femme de la libération de son frère.

Et puis ce mantra de Dustin à ses patients : Le Tao dont nous parlons n’est pas le vrai Tao (de Lao Tseu ?!)

N’oublions pas que Dustin a rédigé sa thèse sur les faux souvenirs d’abus sataniques.

Un roman qui pose la question de la mé-moi-moi-re.

L’image que je retiendrai :

Celle du bruit des roulements de skate qu’entend Dustin quand il ne va pas bien. Un bruit obsédant.

Points, 9 janvier 2020, 528 pages

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