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Une maison à Bogotá – Santiago GAMBOA

La fameuse maison de Bogotá acheté par le philologue n’est au fond qu’un prétexte pour nous parler de sa vie si riche.

 

Après nous avoir expliquer pourquoi l’écrivain voulait acheter cette maison, et après le déménagement, le narrateur nous la présente pièce après pièce. Mais pas de grandes descriptions à la Zola. Disons plutôt que le personnage se laisse entrainer par les souvenirs liés à certains objets.

 

J‘ai été déroutée par ce récit fait de pièces de souvenirs, à l’image des pièces de la maison ayany chacune une fonction différente.

 

J’ai aimé me perdre dans les méandres de la mémoire du narrateur.

 

J’ai aimé la tante, haut-fonctionnaire de l’ONU appelée à travailler aux quatre coins du monde et emmenant avec elle son neveu dont les parents sont décédés. J’ai aimé la découvrir et découvrir son passé par petites touches (sa relation avec un FARC).

 

J’ai aimé le questionnement du narrateur quand il décrit la décrépitude de certains êtres humains : quelle enfance avaient pu avoir ses misérables ?

 

J’ai été surprise de lire en entier des passages décrivant des pratiques sexuelles limites.

 

Car dans ce roman, l’auteur nous parle aussi de notre fascination pour la laideur, le louche.

 

A ce propos, le narrateur lui-même cache un sombre secret.

 

Un roman envoûtant et fluctuant, qui dévoile à peine une vie.

 

Quelques citations :

 

Qu’un modeste garçon de café pût s’acheter une voiture de sport en hypothéquant ainsi son avenir lui paraissait une horripilante méthode d’exploitation fondée sur l’arrivisme.

 

« Houses live and die » écrit Eliot. Les maisons vivent et meurent.

 

Se voir, regarder sa propre vie depuis la fenêtre d’en face : c’est peut-être à cela que servent les livres, à cela que sert l’art. Pour nous regarder depuis un endroit éloigné.

 

L’image que je retiendrai :

 

Celle du thé que prennent chaque jour le narrateur et sa tante, un thé on the rocks qui n’a de thé que le nom.

 

Je remercie NetGalley et les édition Métaillié pour la lecture de ce roman envoûtant.

 

Lu sur Liselotte

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