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A ma sœur et unique – Guy BOLEY

De la vie du philosophe Friedrich Nietzsche, je ne savais rien, si ce n’est qu’il était devenu fou en embrassant un cheval.
Je savais également que sa sœur avait eu une passion pour Hitler, dénaturant les écrits de son frère.La lecture de ce roman m’a permis d’en apprendre plus sur la vie de celui qui fut peu voire pas lu de son vivant, son rapport fusionnel puis inexistant avec sa sœur.J’ai découvert une sœur qui rêvait de grandeur, d’abord en se mariant, puis, une fois son mari mort, en glorifiant son frère. Une sœur capable de mentir et travestir le réel pour qu’il soit conforme à son rêve.

J’ai découvert un Fritz enfant qui souffre de la mort de son père Pasteur, un enfant qui soufre de problèmes de vue qui l’obligent parfois à rester coucher, sa passion adolescente pour le poète grec Théognis de Mégare, nihiliste précoce.

J’ai retrouvé le goût pour la danse du philosophe, et découvert celui qu’il avait pour la petite trempette.

J’ai aimé que l’auteur face intervenir les dieux (les grecs ? les nordiques ?) comme jouant avec les hasards pour unir ou désunir les pauvres humains.

J’ai eu de la peine pour la colonie Nueva Germania que construise Élisabeth et son mari au Paraguay, sans rien préparer, avec leur seule volonté de former une communauté exempte de Juifs loin de l’Europe.

J’ai souris chaque fois qu’était employé le mot cruchon pour désigner Élisabeth.

Je n’ai pas vraiment compris les références à Bernadette Soubirous qui parsèment le roman.

Si j’ai aimé la musicalité du style, comme un long poème en prose, j’ai en revanche moins apprécié les accumulations de mots, comme une liste sans fin.

J’ai aimé les extraits de correspondances, moins les extraits de la maison de santé de Iéna ou à été hospitalisé le philosophe.

J’ai été surprise par le ton de l’auteur, bien loin de ses précédents romans que j’avais aimé.

L’image que je retiendrai :

Celle du cacao Van Houten qu’apprécie tant le philosophe, au point de continuer de crier le nom de la marque dans certains de ses délires.

Grasset, 23 août 2023, 480 pages

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