
A prendre ou à laisser – Lionel SHRIVER
Cyril et Kay sont un couple de londoniens dont les 3 enfants ont quitté le nid. Ils ont une immense maison dans un quartier en bord de Tamise et une véranda encore en construction.
Un soir, après l’enterrement du père de Kay, ils se posent la question de leur fin de vie et décide de faire un pacte : à leur 80 ans, ils mettront fin à leurs jours.
Ensuite, l’auteur imagine dans chaque nouveau chapitre comment cela peut tourner : Kay se ravise au dernier moment ; ils ne le font pas et dépense tout leur argent ; ils ne le font pas et leurs enfants les placent dans un hospice de vieux….
J’ai aimé les leitmotivs : le pot de sauce à la menthe du frigo présent ou non ; l’individu dans la camionnette blanche qui peut leur être fatal ; la carte signée de la Reine pour les centenaires ; la question du Brexit et de l’état de la NHS ; la forme de la Norvège pour une tâche au plafond ou le blanc sur une barbe ; Adelaïde l’ancien amour de Cyril ; Cyril qui écrit ses mémoires ; leur plat préféré : des fajitas aux champignons sauvages avec une salade de tomates à la mozzarella di buffala, quelques feuilles de basilic frais et un trait de vinaigre balsamique.
J’ai aimé que l’hospice s’appelle tantôt La Fin du Voyage (très chic), tantôt la Tombée du Jour (très pauvre).
J’ai découvert le Docteur Kervokian, médecin américain qui aidait au suicide.
J’ai aimé que le couple ai pour principe de ne pas boire d’alcool avant 20h, même si parfois, ils font une entorse à la règle.
J’ai aimé leurs enfants : Simon l’aîné à l’excellente situation à la City ; Hayley la seconde dont le poids est un problème ; Roy, le dernier, qui ne fait rien.
J’ai aimé leurs fins de vie imaginées par l’auteure, toutes plus surprenantes les une que les autres.
J’ai aimé l’humour anglais très fin qui m’a parlé de l’état actuel du pays.
L’image que je retiendrai :
Celle de la boite à savon noir cachée sur la clayette du haut du frigo, et qui contient le produit mortifère.
Belfond, 26 janvier 2023, 288 pages
22 commentaires
keisha41
Tu es donc plutôt positive pour ce roman… Ce roman est à la bibli, je peux donc voir.
admin
J’ai adoré l’inventivité et le propos de départ.
Matatoune
A découvrir, donc
admin
Oui, une lecture qui n’a jamais été fastidieuse.
manou
Pourquoi pas même si je trouve que 80 ans c’est bien trop tôt pour mettre fin à sa vie :):) Merci de me faire découvrir encore un nouvel auteur !
admin
C’est sans doute pour cela que parfois, ce couple n’y arrive pas. A découvrir pourquoi….
aifelle
Ça montre que c’est idiot de décréter une date de fin de vie lorsque l’on est plus jeune et en pleine possession de ses moyens ! C’est tentant. Ma bibliothèque l’a commandé, chic !
admin
Alors j’attends ton avis.
Violette
oh ça a l’air pas mal du tout ! Je croyais d’abord qu’après les thés, tu allais nous parler vins 🙂
admin
Je ne m’y connais pas assez, mais je goute.
scrapsvoyages
j’adore toujours Lionel Shriver, j’ai tiqué quand tu as parlé d' »humour anglais » comme elle est américaine 😉 mais je viens de lire, du coup, qu’elle vit à Londres 😉
admin
Et ce roman est très anglais.
jostein59
J’ai apprécié l’idée au début. Mais ensuite j’ai trouvé ça répétitif et ennuyeux. Les chemins futuristes notamment sur la cryogénie m’ont fait perdre pied. Et ensuite la version idyllique est encore plus invraisemblable. J’aime le choix de sujets improbables de cette auteure, j’aime son style, son humour noir mais celui-ci n’est pas mon préféré. Dommage le thème est très intéressant mais la forme ne m’a pas convaincue.
admin
Toutes les possibilités ne m’ont pas plu, mais j’ai aimé découvrir à chaque fois une nouvelle idée.
Cassandre
J’ai beaucoup aimé, très drôle, très caustique, très décalé ! L’image que je retiendrai : le diabolique Docteur Mimi !
admin
Un sacré personnage, en effet.
Lybertaire
Coucou !! J’aime l’idée de départ de ce roman, ça pose une grande question au sein d’une société qui ne veut pas voir la mort et la vieillesse.
admin
Tout à fait, j’ai aimé cette idée de départ et ce qu’en fait l’auteure.
Hedwige
Etonnant cette idée de fixer un âge pour mourir, alors qu’on peut être en parfaite forme à 80 ans comme on peut vouloir cesser de vivre bien plus jeune.
Mais ce n’est pas le thème de ce livre à ce que j’ai compris.
admin
Non, même si cette question est aussi abordée.
Philisine Cave
De l’autrice, j’ai lu une des mes plus grosses claques littéraires de ma vie : Il faut qu’on parle de Kevin. Une énorme claque ! Je suis assez tentée par le procédé littéraire de ce roman-ci.
admin
J’avais aussi été squotchée par Il faut qu’on parle de Kevin.