
Ce n’est qu’un début, commissaire Soneri – Valerio VARESI
Ce que j’aime dans les polars italiens, c’est que les commissaires (ou autres enquêtrices) me font découvrir à chaque fois un peu de la gastronomie de leur région. L’Italie : l’autre pays des repas à table interminables…
Mais dans cette nouvelle enquête de Soneri, le brouillard est omniprésent, à tel point que je me serais cru en Ecosse. Heureusement, ses virées de l’autre côtés des Apennins en bord de mer m’ont fait voir un peu du soleil pâle d’hiver.
J’ai été étonné de découvrir le commissaire avec un cigare au bec (je ne me rappelais pas qu’il fumait, et encore moins le cigare).
Sa vie amoureuse avant Angela nous apparait par bribes, car cette enquête le replonge dans son passé de soixantehuitard. Oui, avant d’être commissaire, Soneri faisait partie des révolutionnaires gauchistes.
J’ai aimé cet opus qui mène le commissaire entre nostalgie, amours déçues,, luttes politiques et haines féroces.
J’ai aimé le tenancier de l’auberge en pleine montagne, un ancien révolutionnaire lui aussi, qui voit défiler toute la panoplie des natures humaines : les chefs d’entreprises roublards, les politiciens véreux, les amants à la sauvette…
J’ai été (presque) d’accord avec le constat amère du personnage : il n’y a plus de continuité entre générations, tout est à recommencer. Même les enfants des révolutionnaires sont de droite.
Une vision de notre société moderne douce-amer au regard des luttes sociales d’antan.
Quelques citations :
Vous, vous perdrez toujours parce que vous voulez changer la nature humaine. Alors que nous, on l’accompagne. Tout le monde veut commander, non ? Parfait !Que le plus fort gagne et qu’il commande ! Le peuple ne demande rien d’autre que de s’occuper de ses petites affaires, et si toi, tu leur garantis que personne ne leur cassera les couilles, ils se frotteront les mains. (p.114)
Comme de refuser d’admettre que les instincts sont plus puissants que tout notre arsenal culturel.La majorité des individus ne pensent qu’au sexe, à la bouffe et au désir de domination. (p.238)
L’image que je retiendrai :
Celle du Duomo de Parme dont j’ai appris l’existence (je ne connaissais que celui de Milan).
Agullo, 11 mai 2023, 346 pages

Tombés des mains (16)

20 commentaires
Matatoune
Je le note, si jamais je fais baisser ma pile à lire !
Alex-Mot-a-Mots
On ne sait jamais….
manou
Un bon polar à découvrir ! Tout le problème est quand ?
Alex-Mot-a-Mots
Les polars du commissaire Soneri se lisent tout seul.
Hedwige
Oh génial un policier qui plonge aussi dans le sociétal et la réflexion, et hop dans ma liste d’envie ! Merci Alex pour ton très bel article.
Alex-Mot-a-Mots
Merci de ton compliment.
Céline
Cela me fait penser que je n’ai encore jamais lu de polar italien, je serai bien tentée par celui-ci.
Merci pour la découverte.
Alex-Mot-a-Mots
Une série que j’aime retrouver.
keisha41
Les repas interminables sont -ils inscrits au patrimoine mondial? ^_^
Alex-Mot-a-Mots
Venant de l’Italie, cela ne m’étonnerait pas.
Violette
j’aimerais découvrir cet auteur, c’est toujours chouette quand un polar nous emmène en voyage.
Alex-Mot-a-Mots
Et j’aime cette série pour cela.
Aifelle
S’il me tombe sous la main, je n’hésiterai pas.
Alex-Mot-a-Mots
J’espère que le premier croisera ta route, il est sorti en poche.
coupsdecoeurgeraldine
Je n’ai encore jamais lu d’histoire avec ce personnage, peut-être parce qu’à la base, j’évite les personnages récurrents le plus souvent.
Alex-Mot-a-Mots
Ceci explique cela, en effet.
GILLET-MIR Marie
J’aime beaucoup cette série que je lis irrégulièrement, mais souvent quand je m’apprête à partir en Italie…
Bonheur du Jour (http://bonheurdujour.blogspirit.com)
Alex-Mot-a-Mots
Une belle introduction à ce pays.
Kathel
Ce commissaire se retrouve souvent dans le brouillard, non ? C’était déjà le cas dans la vallée du Po, dans le premier roman, et dans un autre en montagne, il me semble… Les décors varient, c’est bien !
Alex-Mot-a-Mots
C’est exactement la réflexion que je me faisait : une série qui se déroule souvent dans le brouillard. Une autre idée de l’Italie.