Celle de l’autre rive – Mitsuyo KAKUTA
J’ai aimé ce récit tout en finesse sur la condition de la femme japonaise et sur le harcèlement scolaire.
J’ai aimé que ce roman se déroule sur deux époques différentes : l’actuelle avec Sayoko et sa fille Akari qui n’arrête pas de pleurer ; et pendant l’enfance de sa patronne Aoï.
J’ai aimé Sayoko qui impose son travail à son mari, acceptant d’être femme de ménage pour sortir du statut de mère au foyer qui ne lui convient pas : elle qui ne sait pas comment faire au parc pour que sa fille joue avec d’autres enfants ; elle qui ne parle pas à d’autres mères.
J’ai aimé l’amie de Aoï, Nanako, indépendante et n’ayant peur de rien, même pas de rester seule au collège puis au lycée. Demandant à son amie Aoï de la rejoindre loin des yeux de leurs camarades.
J’ai moins aimé Aoï elle-même, devenue patronne inorganisée qui s’impose dans la vie privée de Sayoko.
J’ai aimé que ce roman parle de solitude : celle de la mère de famille, celle de l’adolescente qui ne veut pas rester en marge.
J’ai aimé que Sayoko se rende compte qu’il faut dire, expliquer à quelqu’un les choses qui nous tracasse pour que celles-ci deviennent comique.
J’ai aimé deviner pourquoi le vide intérieur tant décrit de Nanoko : elle qui vit seule avec sa petite soeur dans un petit appartement social.
J’ai découvert qu’au Japon, on pouvait manger pour pas cher dans des discothèques, ce que font Aoï et Nanoko lorsqu’elles fuguent, dormant dans des love-hôtel pas cher.
J’ai découvert que certains appartements japonais pouvaient être ultra-crades du sol au plafond : apparence, quand tu nous tiens.
J’ai aimé que l’auteure décrive le processus de mise à l’écart du groupe : on s’invente une ennemie fictive contre laquelle on se ligue pendant un certain temps. Mais cette union est fragile.
J’ai compris la préoccupation obsessionnelle de Sayoko pour que sa fille se fasse des amis.
J’ai aimé les couleurs changeantes des ciels du japon à toutes les heures de la journée.
Un roman riche de sujets, mais tout dans le feutré, à la japonaise.
L’image que je retiendrai :
Celle de l’expression « Sucré/piquant niveau 5 » : du piquant pour se défouler après le travail, du sucré pour se réconforter, le tout en fonction du niveau de stress.
Je ne retrouve plus le billet de Kathel
Actes Sud, 2 avril 2008, 288 pages
Je participe avec cette lecture au mois au Japon de Hilde et Lou
24 commentaires
Matatoune
Encore une présentation qui donne enviec
Alex-Mot-a-Mots
J’ai en effet aimé ce roman japonais.
je lis je blogue
J’ai lu « Lune de papier » de la même autrice, encore un roman qui aborde le sujet de la condition féminine au Japon et la dictature des apparences.
Alex-Mot-a-Mots
Alors je note ce titre, merci.
Light And Smell
Il pourrait clairement m’intéresser étant toujours curieuse d’en découvrir plus sur le Japon et d’en parcourir les différentes facettes.
Alex-Mot-a-Mots
Alors cette lecture est pour toi.
kathel
ça me fait plaisir de retrouver chez toi ce roman lu il y a… douze ans. Du coup, c’était sur mon ancien blog (j’étais sur overblog de 2008 à 2012), mais il reste l’avis Babelio :
https://www.babelio.com/livres/Kakuta-Celle-de-lautre-rive/207938/critiques/185171
Alex-Mot-a-Mots
Une lecture dont on se souvient, même 12 ans après.
Frédéric (La culture dans tous ses états)
Je le note ce roman. Merci pour ce joli retour !
Alex-Mot-a-Mots
J’ai en effet aimé ce roman nippon.
Violette
Je me méfie toujours de la littérature nippone mais là, tu me tentes pas mal. Les filles au Japon… les pauvres…
Alex-Mot-a-Mots
C’est ce que décrit si bien ce roman.
Sacha
Voilà qui montre des aspects moins connus (et moins lisses!) que ce qu’on connaît du Japon !
Alex-Mot-a-Mots
Ce roman va en effet derrière la façade.
Fanja
Je me réjouis d’avoir encore ce livre de Mitsuyo Kakuto à découvrir. J’ai lu La cigale du huitième jour et Lune de papier et beaucoup aimé les deux.
Alex-Mot-a-Mots
Alors je note ces deux titre, merci.
bulledemanouec671473c7
Je n’ai encore rien lu de cette autrice mais j’aime en général la littérature japonaise. Merci pour ton enthousiasme
Alex-Mot-a-Mots
Je la découvre avec ce titre.
Aifelle
Même si ce n’est pas un livre récent, on dirait qu’il n’a rien perdu de sa pertinence ce roman. Je le note au cas où ..
Alex-Mot-a-Mots
Je n’ai pas pensé une seule minute en le lisant qu’il pouvait être si « vieux ».
manou
Je n’ai encore jamais lu cette autrice et je l’ai noté dans les listes de ma médiathèque, vu que c’est le seul qu’elle possède bizarrement indisponible…J’aime lire sur la condition féminine où que ce soit et j’aime aussi découvrir de nouveaux écrivains japonais. Hier je t’ai mis un commentaire qui apparemment n’est pas passé, j’espère que celui du jour passera. J’ai été obligée de créer un compte sur wordpress parce que je ne pouvais jamais laisser de commentaires chez certaines blogueuses (mon intitulé a été imposé…bulledemanou et un numéro) et je pense que mon commentaire est peut-être passé dans tes spams. Je me suis donc déconnectée aujourd’hui (je n’y avais pas pensé hier) avant de t’envoyer celui-là
Alex-Mot-a-Mots
Et ton commentaire est bien passé cette fois-ci, merci.
PLK
Je constate que la littérature japonaise est multiple et variée. Je vais m’attacher à la découvrir mieux
Alex-Mot-a-Mots
Dans le cadre du Mois au Japon l’année prochaine ? Ce fut pour moi une bonne occasion.