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Enfances perdues – Mechtild BORRMANN

L’auteure a reçu plusieurs prix pour ses précédents romans, en Allemagne et en France. Je la découvre avec son dernier ouvrage.

On y découvre des personnages à la vie pleine d’embûches, certains mourront tragiquement, d’autres porteront en eux une blessure à vif et une colère enfouie.

J’ai aimé la construction du roman, qui alterne les époques au gré des chapitres, depuis l’enfance de Henni, personnage principale, jusqu’en 1970, date de son procès. Et tout au long de ma lecture s’est posée la question : mais qu’a-t’elle bien pu commettre pour finir accusée au tribunal ?

J’ai aimé son amie d’enfance Elsa qui raconte une partie de la vie d’Enni et de ses frères.

J’ai aimé Thomas, l’ami de pensionnat de Fried, qui devient artiste peintre. Les soeurs et leurs mauvais traitements n’ont pas réussi à briser sa créativité. Oui, Thomas est un être à part qui voit l’herbe bleue et le ciel rouge.

J’ai aimé qu’Henni et son frère Fried s’en sorte professionnellement. Henni en devenant horticultrice et Fried ébéniste.

En revanche, je n’ai pas aimé le côté facile de la narration qui tend à faire pleurer dans les chaumières. Cela n’apportait rien à ce roman à la fois historique et noir. Au contraire, cela m’a donné une impression de fausse note.

J’ai découvert qu’après la défaite du Reich, près de la frontière belge, les enfants et les adultes faisaient de la contrebande pour du café et des cigarettes, échangeant ce qu’ils pouvaient (ménagère en argent, pierre à briquet…). Les enfants passaient en premier, car il ne leur arrivait rien si ils étaient pris ; les adultes suivaient pas loin derrière, qui risquaient la prison).

L’image que je retiendrai :

Celle de Thomas, incapable de témoigner au tribunal pour venir en aide à son ami Fried.

Le Masque, 12 février 2020, 288 pages           Lu grâce à ma librairie préférée

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