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Eva dort – Francesca MELANDRI

De l’auteure, j’avais beaucoup aimé son second roman Plus haut que la mer, ainsi que son tout dernier Tous, sauf moi.

Je prend donc le temps de lire son premier qui se déroule en Italie, dans le Sud Tyrol où l’on parle allemand.

Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu’en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt.

Durant ce trajet du nord au sud de l’Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c’est toute son enfance et l’histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête.

Celle-ci, fille-mère, était parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière quand elle rencontra un sous-officier des carabiniers luttant contre le mouvement indépendantiste, Vito…

Et Eva de se souvenir du destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l’Empire austro-hongrois défait à l’Italie, que Mussolini essaya d’italianiser de force.

Pendant 1 387 kilomètres, j’ai découvert l’histoire mouvementée de ce petit morceau d’Italie et de ses habitants.

J’ai grandi avec Eva, suivie Gerda et ses amours malheureuses.

Si j’ai suivie avec passion encore une fois le propos politique de l’auteure, j’ai moins aimé les paragraphes descriptifs du travail de Gerda en cuisine. Mais ils ne sont pas nombreux.

J’ai tremblé avec Ulli annonçant son homosexualité à sa famille et rejeté par son petit frère. Mais j’ai passé de bon moment avec lui et Eva dans la dameuse.

J’ai aimé Vito, droit et fière, qui adopte presque Eva, mais qui ne peut se résoudre à quitter sa mère.

J’ai rit avec M.Song, immigré chinois, et devant se décider pour une appartenance : allemande, italienne ou ladine ?

Et bien sûr, j’ai laissé dormir Eva.

L’image que je retiendrai :

Celle de la petite Eva et son ami Ulli dans leur refuge sur l’Himalaya.

Une citation :

C’est comme si quelqu’un n’avait pas envie que l’Italie devienne une vraie démocratie, lui avait dit Magnago. (p.391)

Folio, 25 novembre 2013, 464 pages

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