
La place – Annie ERNAUX
Lorsque j’ai lu ce livre la première fois, j’étais persuadée qu’il s’agissait d’abord d’un roman, et ensuite d’une place comme les places de villes et villages. Evidemment, je ne l’ai jamais trouvé dans les pages du livre.
Avec mes yeux d’adulte ayant perdu son père, j’ai ressenti lors de cette seconde lecture tout l’amour de l’autrice pour son propre père décédé, sans remord ni rancune.
J’ai aimé qu’elle l’évoque à travers des petits riens, des souvenirs parsemés : une attitude, une phrase dite, une habitude.
L’aspect changement de classe social m’a moins parlé, même si il est un des leitmotiv du livre.
J’ai aimé l’absence de style expliqué : son père aurait ressenti toute recherche de style comme une manière de le tenir à distance.
A travers sa mère, j’ai revu l’actrice Sandrine Bonnaire qui tenait le rôle dans L’événement tiré d’un autre roman de l’autrice.
Une lecture émouvante par ce qu’elle a fait résonner moi.
L’image que je retiendrai :
Celle de son père travaillant à son potager, sa fierté et son travail de ses mains, si important.
Folio, avril 1986, 128 pages

20 commentaires
manou
Je l’ai lu il y a longtemps et je compte bien le relire (c’est au programme) car en ce moment je lis l’auteur à petites doses (d’ailleurs j’en présente un autre titre demain sur mon blog !) ayant acheté le Quarto qui réunit certaines de ses œuvres. « La place » fait partie des incontournables quand on veut la découvrir et on est bien d’accord qu’en prenant quelques années de plus, notre ressenti est différent, ses mots encore plus émouvants…
Alex-Mot-a-Mots
Sans doute faudrait-il relire certains de ses romans tous les dix ans 😉
Matatoune
Lu, mais pas relu. Expérience à faire donc !
Alex-Mot-a-Mots
Oui, il n’est pas long. Avec quelques années de plus, mon ressenti a été complètement différent.
keisha41
Il faudrait bien que je découvre mieux l’auteure. Celui sur les centres commerciaux, pas vraiment typique de son œuvre, d’ailleurs, m’avait moyennement plu.
Alex-Mot-a-Mots
C’était un livre plus sociologiques qu’un véritable roman.
La chèvre grise
C’est marrant, je me souvenais de l’avoir lu mais pas de mon avis. En allant regarder sur mon blog, le billet date de plus de 10 ans, et effectivement, je reconnaissais toutes les qualités que tu donnes mais n’étais pas certaine d’en garder un grand souvenir car je n’avais pas été touchée, comme tenue à distance par la presque froideur du style, qui s’explique pourtant tout à fait. Mais surtout, en regardant les commentaires, tu y avais laissé un mot disant que tu n’avais pas aimé 🙂
Comme quoi, tout est question de rencontre avec un livre, le bon moment est crucial 🙂
Alex-Mot-a-Mots
Quelques années de plus y font beaucoup aussi, je pense.
Aifelle
Lu il y a longtemps ; je pourrais le relire maintenant, je le verrais peut-être encore autrement. Je n’ai jamais été gênée par l’apparente froideur de l’autrice, elle explique bien ce qu’elle veut faire.
Alex-Mot-a-Mots
Disons que sa froideur m’a surprise, mais c’est une écriture qui lui est propre.
Violette
Je ne suis pas une fan d’Ernaux mais je crois que je n’ai pas lu ce livre… C’est le côté déshabillage complet qui me déplaît.
Alex-Mot-a-Mots
Je n’ai pas trouvé le déshabillage si complet que cela. Il reste tout de même un peu de mystère au père.
Alain Fadeau
J’ai beaucoup aimé également ce livre de Annie Ernaux. Merci pour ce rappel !
Alex-Mot-a-Mots
Tout le plaisir est pour moi concernant cette lecture.
gambadou
J’ai du mal avec l’écriture de cette autrice… du coup j’hésite.
Alex-Mot-a-Mots
Son style si particulier ne m’a pas dérangé. J’y ai vu un hommage au père, dans ce roman.
sylire
Lu il y a longtemps et beaucoup aimé comme tout ce que j’ai lu de l’autrice. Je n’ai pas tout lu d’Annie Ernaux mais c’est un de mes projets.
Alex-Mot-a-Mots
Je ne pense pas lire toute son oeuvre, plutôt faire un choix.
Antigone
J’avais tellement aimé ce livre.
Alex-Mot-a-Mots
J’ai préféré ma relecture, beaucoup d’années plus tard.