Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse
J’ai lu, 11 août 2004, 250 pages
Présentation de l’éditeur :
Tchernobyl : la survie
Tchernobyl comme vous n’en avez encore jamais entendu parler. Plus de douze ans ont passé depuis l’incendie de la centrale, mais on sait peu de choses sur la manière dont survivent les êtres impliqués dans la catastrophe.
Pendant trois ans, Svetlana Alexievitch, journaliste biélorusse, a rencontré les travailleurs de la centrale – fonctionnaires du parti, médecins, soldats, liquidateurs chargés de tuer chiens et chats contaminés – pour qu’ils racontent comment s’organise le monde après Tchernobyl.
Mon avis :
Je connaissais l’âme russe grâce aux romans de Tolsoï et Dostoïevski, je découvre l’homo sovieticus. Un homme ou une femme soumise au Partie, attendant les ordres, faisant confiance à l’appareil d’Etat. Après la catastrophe, aucune instance n’a revu le Plan Quinquennal, donc les agriculteurs continuent de labourer et d’ensemencer pour maintenir la productivité.
Une supplication qui s’articule entre monologues et chants du choeur pour nous faire découvrir l’envers du discours officiel.
L’image que je retiendrai :
Contre le nucléaire, rien ne vaut une bonne pelle pour retourner la terre et de la vodka contre les rayons.
Quelques citations :
« Je t’aime mais je ne te donnerai pas mon fils. Je ne le donnerai à personne. Ni à Tchernobyl, ni à la Tchétchénie… A personne ! » Elle est déjà habitée par cette peur. » (p.143)
« Parce qu’ils croyaient. C’était la foi de vivre dans une société belle et juste. La foi que l’homme, chez nous, était la valeur suprême.Pour beaucoup de gens, l’effondrement de cette foi s’est soldé par des infarctus et des suicides. » (p.165)
tu dois lire tous ses livres, qui décortique si bien la société russe
Petit à petit, alors.
Complètement d’accord ! J’en ai lu trois et ce sont les plus beaux et les plus sombres livres que j’ai jamais lus, ce qui restent cher à mon cœur pour toute ma vie de lectrice, chargés d’humanité et de mémoire. J’ai acheté La Supplication mais je ne l’ai pas encore lu : encore un sujet qui m’a toujours ébranlée, et dont j’ai déjà lu plusieurs livres qui lui sont consacrés.
Je suis sûre qu’il te plaira. « La fin de l’homme rouge » me tente bien.
J’ai l’intention de le lire, j’y pensais en lisant récemment le roman « tout ce qui est solide se dissout dans l’air ».
Le sujet est le même, en effet.
La vodka est bonne contre tout, alors?
Trêve de plaisanteries, cela fait longtemps que je veux lire cet auteur, bien avant le Nobel, mais faut le bon moment.
Oui, un sujet difficile.
Bisous du lundi et bonne semaine.
Maman mule.
Bonne semaine à toi aussi.
Bises
je ne savais pas par quel livre de l’auteure commencer (« la fin de l’homme rouge » me tente aussi) je pense que ta critique va faire pencher la balance vers « La supplication » : Tchernobyl de l’intérieur en période COP 21 ça s’impose
La fin de l’homme rouge me tentait également.
J’aime ta citation! Et tu me donnes envie de découvrir ce pays et ses mentalités.
Vraiment particulier.
Je n’ai pas encore osé m’attaquer à ce récent Prix Nobel.
Une écriture très fluide et un sujet passionnant.
Pelle pour enterrer les morts et vodka pour oublier, c’est terrible comme image.
As-tu lu l’album « Un printemps à Tchernobyl » d’Emmanuel Lepage ?
Les Russes ne cesseront jamais de m’étonner.
Un sujet qui semble difficile…
Pas très drôle, en effet.
Avant qu’elle ne reçoive le Nobel, j ene la connaissais pas… j’ai noté ce livre bien sûr. Mas le sujet n’est pas des plus réjouissants. Il faut choisir le bon moment pour s’y atteler je pense.
Avant son Prix, je ne la connaissais pas non plus.
je me suis vraiment demandé si ses livres se lisaient avec facilité… je suis réticente, j’avoue!
C’était ce que je craignais, mais celui-ci se lit vraiment facilement.
J’ai envie de lire cette auteure, mais je ne sais pas par quel livre commencer.
Je n’ai lu que celui-ci, et j’ai apprécié.
Je ne connais pas ce titre, j’étais plutôt jeune à sa sortie mais ce que tu en dis me tente. Je le note !
Il est reparu en poche, après le Prix Nobel de l’auteure.
Triste réalité ….
Malheureusement…..
Quand l’art s’en mêle !
Plasticienne engagée, j’ai réalisé plusieurs oeuvres sur le danger nucléaire après avoir découvert le terrible document « La supplication » de Svetlana Alexievitch.
J’ai pu monter aussi à Grenoble en 2016 une exposition artistique collective intitulée « Tchernobyl, Fukushima … ».
A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/blog-page_8.html
Bonjour,
merci pour le lien vers votre travail.